Après avoir perdu une patiente opérée alors qu’il était défoncé aux amphétamines, le chirurgien Eugene Sands ne peut plus exercer. En tout cas, pas dans un hôpital digne de ce nom. Il se retrouve embarqué comme médecin personnel d’un gangster…
Alors ça aurait pu mais non. Le Damné (qu’on trouve aussi sous son titre en VO Playing God et sous le titre mixte Playing God : au service du mal) est un polar quelconque, avec des bandits, une femme fatale (Angelina Jolie), une intrigue sans surprise, une réalisation sans étincelles, un budget sans beaucoup de zéros. Côté histoire et péripéties, gros manque de tension et de rythme ; côté casting, les acteurs font ce qu’ils peuvent avec les personnages pourris qu’on leur a fournis.
David Duchovny, star de X-Files à l’époque, cherche à se reconvertir au cinéma mais ne brille pas particulièrement par sa prestation. Timothy Hutton, dont la carrière s’enlise à la fin des années 90, est à fond dans son personnage, sauf que celui-ci est caricatural au dernier degré. Angelina Jolie, alors une inconnue (elle n’apparaît pas sur l’affiche et ne sera ajoutée qu’une fois célèbre sur la jaquette du DVD), en est encore à faire ses armes d’actrice dans des films mineurs, et écope d’un personnage fadasse qui ne lui donne pas l’occasion de jouer grand-chose. Son rôle n’est pas ultra valorisant, à incarner l’archétype de “la copine un peu nunuche du méchant qui finit dans les bras du héros”, qui est surtout un prétexte à caser une jolie fille dans ce genre de film. Néanmoins, Angie tient son rôle sans sourciller et se montre à la hauteur dans les limites contraignantes dudit rôle.
Le résultat, sans être une daube, est film moyen, mou la plupart du temps, capable de se réveiller à l’occasion. Le genre de film qui aurait pu donner quelque chose avec du pognon pour se payer un vrai scénariste et un réalisateur pour qui Derrick ne représente pas le summum du polar.