Des articles sponsorisés ? Oui mais non.

Oyez, oyez, gentes dames et gents damoiseaux de la communauté d’Un K à part ! Aujourd’hui, direction les coulisses du blog pour un épisode à mi-chemin entre Vis ma vie (de blogueur) et La quatrième dimension.

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Or donc ce matin, j’ouvre ma boîte mail et je tombe sur un mail. Jusque-là, ça va, rien de trop délirant. Ledit mail me propose de publier sur le site des “articles sponsorisés”. Ah…
Pour celles et ceux qui ne seraient pas trop au courant du vocabulaire technique lié à la blogosphère et à la prostitution, la formule “article sponsorisé”, c’est de la novlangue pour désigner une publicité.
En clair, il s’agit de rédiger un article dithyrambique clamant que tel ou tel produit est formidable, même si je pense le contraire. En échange, on me file des sous.

Je vous avoue que j’ai beaucoup rigolé de cette proposition. Surtout le passage où il est question de “plusieurs annonceurs qui pourraient être compatibles avec la ligne éditoriale de votre site unkapart.fr”.
Mec, la ligne éditoriale du site, c’est qu’on déteste la pub ! Tu la vois, la contradiction dans les termes ?

Avant d’envoyer une réponse du style “je préfèrerais m’arracher les noix et me les carrer dans le fondement plutôt que me rabaisser à faire de la pub” (#ClasseEtÉlégance), j’ai pris deux minutes – au sens littéral, c’était quand même tout vu d’entrée de jeu – pour réfléchir à la proposition, que ce soit par rapport à moi ou par rapport à vous, lecteurs et lectrices du blog.
Voulez-vous voir la publicité envahir et pourrir le blog ? Est-ce que vous avez envie que je vous dise qu’un truc est super alors qu’en vrai il est nasebroque ? Pensez-vous que ça vaille le coup de brader dans le même temps mon intégrité et le respect envers le lectorat du blog pour quelques dizaines d’euros ?
Pour moi, la réponse est non, trois fois non.

Certes, vous seriez couverts – c’est dans le ton pour de la prostitution – puisque la législation oblige à préciser qu’un article est “sponsorisé”. Ce que beaucoup ne font pas, soit dit en passant.
Mais pour quel résultat ?
On parle grosso modo de 50-100 € (et encore je compte large) pour faire la pute, soit une somme dérisoire.
Vous allez vous retrouver devant des articles disant “ce truc est formidable, super, trop de la balle, top moumoute” et autres superlatifs en cascade propres à redéfinir la notion de panégyrique. Et là vous allez vous demander si je pense ce que j’écris (parce qu’après tout, le produit peut être vraiment bon) ou si je le dis parce que je suis payé pour le faire, sans en penser un traître mot. Question qui, tôt ou tard, finira par déborder sur les autres articles du blog. Soit une remise en question complète de mon travail juste pour une poignée de dollars. Ça ne vaut pas le coup.

La ligne éditoriale du blog – pas claire pour tout le monde, semble-t-il – a toujours été de dire ce que j’avais à dire.

Pas envie de me faire imposer le contenu du blog. Pas envie de partir dans une direction de professionnalisation de mon activité ici. Parce que dès qu’il est question de pognon, ça devient professionnel. Avec tout ce que ça implique comme contraintes, compromis, petits arrangements douteux et appauvrissement de contenu. On a vu le résultat de la professionnalisation avec les chaînes divertissement de YouTube, les booktubes, les blogs modes, pas mal de blogs littéraires dont les chroniques de SP sont des articles sponsorisés dissimulés, et cetera ad nauseam. Du temps où il s’agissait de passionnés qui menaient leur barque en amateurs depuis leur piaule, c’était fun, frais, spontané, sincère. Maintenant ils font de la merde, moitié contenu formaté, moitié placement de produits.
Je ne compte pas prendre cette direction foireuse qui transformerait le blog en plateforme publicitaire. Je tiens un blog littéraire, pas une agence de pub. Et je suis assez grand pour produire le contenu du blog sans qu’on vienne me souffler dans l’oreille quoi écrire.

Allez vous faire foutre !
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