Conseils pour lancer son blog (13)
Travailler ses réseaux
Sujet esquissé hier à l’occasion du référencement, les différents réseaux… que j’ai tendance à éviter.
Il en existe une palanquée : blogosphère, forums, groupes de discussion, réseaux sociaux, bibliothèques participatives, etc. Cette galaxie étant à base de gens, comme partout, on croise aussi bien des personnes formidables que des trous du cul d’une profondeur insondable. Les premières sont là par passion, animées par l’envie d’échanger, les seconds par intérêt pour ratisser des visiteurs sur leur site/blog/chaîne, gonfler leurs chiffres et alimenter leur ego.
Depuis des années, avec des thèmes variables selon mon site/blog du moment, j’ai tout testé, ça m’a toujours gavé, plus ou moins vite. Chaque fois la pub non-stop des VRP en vadrouille me gonfle et je finis par me casser. Maintenant que j’ai assez donné, je bricole mes trucs dans mon coin sans faire des masses d’efforts pour m’intégrer à quoi que ce soit. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir d’excellents contacts au cas par cas avec une poignée de confrères et consœurs qui se reconnaîtront.
Verdict : le seul réseau qui vaille le coup est celui de tes lecteurs et il s’auto-gère. Pour ça, y a pas trente-six solutions. Comme pour le référencement, ton meilleur argument et ta meilleure pub, c’est ton contenu. C’est pour ça qu’on te lit (ou qu’on t’évite). Le reste, ça dépend comment tu t’en sers : soit un moyen d’échange et de discussion, soit du gadget publicitaire et d’une efficacité très relative parce que chronophage (et tout le temps que tu passes à faire le VRP, c’est autant de moins que tu consacreras à proposer du contenu sur ton blog).
I – Les réseaux sociaux
Il me paraît difficile en 2017 de faire abstraction des réseaux sociaux. On peut, hein, dans le genre vital, on a vu mieux. Si tu n’es pas adepte de la chose, tu peux très bien t’en passer. Le cœur de ton blog… c’est ton blog.
Les RS ont deux avantages : l’accès à beaucoup de monde pour la diffusion de ton travail (en clair, te faire connaître) et surtout, ce pour quoi ils ont été conçus à l’origine, la communication (en clair, tu peux y parler avec tes lecteurs plus directement qu’à travers les commentaires du blog, les RS offrant plus de réactivité et d’interaction).
Quitte à répéter ce que je disais dans le chapitre précédent, il n’y aucun intérêt à être présent sur TOUS les réseaux sociaux. Déjà, pour toi, bonjour la redite. Le copier-coller de tel ou tel post sur 6, 8, 10, 12 plateformes est aussi palpitant que du travail à la chaîne. Ensuite, être partout tout le temps est très chronophage. Enfin, plus tu multiplies les plateformes, plus ta présence y est superficielle, baissant d’autant la qualité des échanges avec tes lecteurs. A mon avis, Facebook et/ou Twitter suffisent, éventuellement Instagram si tu aimes les photos.
Dans la même veine, comme on n’est pas sur YouTube, tu n’es pas obligé de seriner les gens à chaque article pour qu’ils s’abonnent à ta newsletter, ta page FB, ton Twitter, ton Insta, qu’ils partagent ta dernière chronique ou qu’ils lâchent des coms. Ça fait vraiment mendiant. Un rappel occasionnel suffit.
Twitter, à l’heure où j’écris ces lignes, je ne suis pas dessus, donc ça ira vite. Hop, voilà. (Edit en juillet 2018 : test en cours.)
Instagram, pareil. Faudra que je creuse l’idée, vu que la plateforme est prévue pour des photos et que bricole beaucoup sur Photoshop (Edit en août 2018 : test en cours).
Facebook, je conseille une page spécifique, plutôt que d’utiliser son profil perso. Concernant les contacts via ledit profil perso, à chacun de se débrouiller. Sache que même si la pratique est courante, tu n’es pas obligé de te livrer à la chasse aux auteurs/éditeurs/blogueurs à ajouter dans tes relations. Collectionner les “amis” du milieu juste histoire de se constituer un carnet d’adresses ne rime à rien. Enfin si, tu peux en user pour leur taxer des bouquins, te la péter, jouer à qui a la plus grosse liste de gens un peu connus dans la république des lettres… chacun son truc. Perso, j’ai passé l’âge des gamineries de groupie et je ne pense pas qu’il s’agisse d’une démarche saine pour du blogging propre (puisque les chroniques consensuelles pour ne pas blesser tes “amis” pointeront vite le bout de leur nez). Tu n’es pas non plus obligé d’accepter toutes les demandes d’ajout des auteurs/éditeurs/libraires/blogueurs/autres gens du livre. Si certains s’intéressent vraiment à ce que tu racontes, d’autres se contentent de gonfler leur liste de clients potentiels. Tu seras fixé dans la journée voire dans les cinq minutes : si on te propose cash de liker une page officielle ou un lien pour acheter un bouquin, tu peux dégager ton nouvel “ami” sans état d’âme.
Concernant la page elle-même, j’y linke les chroniques du blog, j’y poste les détournements, je partage quelques statuts de salons, je discute au gré des commentaires. Je tague systématiquement les intéressés dans les statuts de chroniques, pas tant pour jouer sur les mentions FB qui apparaissent dans le fil des uns et des autres (certains le font pour cette raison, mais c’est cavalier), que pour les prévenir que j’ai écrit à leur sujet (ils peuvent ensuite liker, partager, commenter, ignorer, mais au moins ils sont au courant, ça me paraît la moindre des politesses).
Entre nous, FB ne propose rien de génial pour les pages, c’est juste un support pratique pour communiquer et diffuser.
Comme je disais dans un conseil précédent à propos des chiffres, les statistiques données par FB en termes de portée valent ce qu’elles valent. Vaut mieux s’en détacher, elles ne reflètent pas la réalité, trop dépendantes des likes et des partages “directs” (via le bouton du même nom). Un partage indirect (repost du lien de ta chronique par un auteur sur son mur par exemple) n’impacte pas les chiffres de ta page alors qu’il peut être vu par des centaines de personnes. Représentativité des statistiques égale zéro, donc ne te laisse pas happer par la dictature des chiffres.
II – Les autres réseaux
Ça va aller vite. Comme annoncé en intro, je les évite, moitié faute de temps, moitié parce que ce n’est pas mon truc, moitié parce que si je me forçais à les fréquenter, ce serait pour de mauvaises raisons. Total, trois moitiés, mais les maths et moi…
Même chose que pour les réseaux sociaux, tu peux t’inscrire à tout, poster partout, spammer en un mot. Ou tu peux cibler. Pour ma part, je préfère cibler pour deux raisons. D’une, on l’aura compris, je ne suis pas fan du démarchage publicitaire à outrance, mon but n’étant pas de conquérir Internet. De deux, la manœuvre se révèle contre-productive : si tu postes ta chronique partout, n’importe qui pourra la lire partout (logique)… et plus personne n’aura besoin se déplacer virtuellement vers ton blog qui se verra relégué au rang d’énième redondance derrière la Fnac, Amazon, Les Petits Mots des Libraires, Babelio, Booknode, SensCritique, Facebook, Livraddict, x forums ou groupes… A chaque post externe, tu te tires une balle dans le pied.
Quel que soit le réseau, tu n’es pas là pour te servir des uns et des autres à des fins promotionnelles.
Tournée des grands-ducs :
– Sur les sites marchands (libraires indépendants, Fnac, Amazon), il m’arrive de mettre un avis à l’occasion, 3-4 lignes express sans lien vers le blog. Pas sûr que ce soit méga utile, sauf à bourrer à mort pour finir dans un top ceci ou cela (je pense à Amazon). J’ai fait quelques tests pas très concluants. Verdict, je me limite désormais aux bouquins qui m’ont marqué et qui méritent qu’on en parle. C’est-à-dire ce à quoi est censé servir le système des avis : donner son avis, pas faire sa pub.
– Pour les bibliothèques participatives et autres machines à recenser les critiques, je me limite à Babelio. Là, j’avoue, pure putasserie. Grosse machine qui permet d’augmenter sa visibilité sur le oueb. En même temps, Babelio est une entreprise à visée commerciale de l’aveu même de ses fondateurs (j’en parlais là), ma quête promotionnelle cadre donc avec l’esprit de la chose. C’est le seul comportement de connard que je m’autorise.
Je n’ai rien contre les autres (Les Petits Mots des Libraires, Booknode, SensCritique, Livraddict…), c’est juste, comme je disais, que je ne vois pas l’intérêt d’aller cloner mes textes de tous les côtés. Tous ces sites partent d’une bonne intention, mais à l’arrivée, ils ont tendance à se transformer en plateformes de pub pour blogueurs et à créer une fracture blogueurs/non-blogueurs. Perso, pas intéressé en tant que blogueur, mais en tant que lecteur, ce sont d’excellentes mines d’informations, bien pratiques pour confronter plusieurs avis avant d’acheter un bouquin.
– En ce qui concerne les affiliations, je n’ai rien à dire, puisque je ne connais que de loin. J’en ai l’image de sytèmes un peu mafieux sur les bords, peut-être à tort. Pour certains, je suis disqualifié d’office, (i.e. Hellocoton, “portail d’actualité et communautaire autour des blogs féminins” – créé par deux mecs, soit dit en passant… et après ça gueule au sexisme vis-à-vis des portails 100% masculins équivalents…). Ça ne m’intéresse pas de toute façon.
– Un conseil que tu croises dans pas mal d’articles “comment lancer son blog” dit de ne pas hésiter à laisser des commentaires sur les blogs de tes confrères et consœurs. Parce que dans les champs à remplir, tu peux glisser un lien vers ton site. Non mais non quoi ! Ça ne se fait pas ! Les autres blogueurs et leur travail ne se résument pas à des outils promotionnels au service de ta pomme. Commenter le travail des autres, oui, glisser un lien, pourquoi pas, après tout un champ est prévu, mais à la base il faut que ce soit pertinent : un vrai commentaire, pas une pub déguisée. Certains appellent ça “s’impliquer dans la blogosphère”, j’y vois surtout une manœuvre intéressée. De fait, je laisse assez peu de commentaires chez mes confrères et consœurs, et la moitié du temps sans lien vers ici.
Ce que je dis là vaut aussi pour les forums (ah, les posts creux juste pour afficher l’adresse de son blog en signature…) et pas mal de groupes de discussion… Une communauté est basée sur l’échange entre membres, pas sur le harcèlement publicitaire.
– Pour ce qui est de la blogosphère, on aura donc compris que je n’y réseaute pas. Tu comprends mieux le nom de mon blog ? Il vient de là. Entre les pratiques qui me hérissent le poil, les guerres de clan, les conflits de personnes, la mafia des relations, ben non. Soyons clair, ça limite d’autant l’expansion d’Un K à part, mais comme je l’ai dit et redit, mon but est de me marrer à écrire des chroniques et à les partager, pas à utiliser les gens comme des leviers. Après, si c’est ton truc, oui, il y a moyen de jouer sur les copinages factices, gratter de l’audience via la notoriété de blogueurs installés de longue date, déployer un tas de stratégies marketing… Je dresse un portrait très noir de la blogosphère pour que tu comprennes qu’il est… assez noir en fait. Entre les ego, les jalousies, la concurrence, les cacas nerveux, les compromissions, les copinages intéressés, les rancunes (et je sens que ce tuto va m’en valoir… que dire, si ce n’est “remettez vos pratiques en question”), sache que tu t’aventures dans monde qui n’a rien de merveilleux : champ de mines en vue.
Ah oui, j’oubliais. Vu que plus des trois quarts des blogueurs sont en réalité des blogueuses, si tu es un homme, ton sexe sera parfois un handicap et je ne parle pas de la taille. Eh oui, les hommes n’ont pas le monopole du sexisme et la littérature n’ouvre pas toujours les esprits (spécial dédicace à celle qui m’a sorti “tu es un mec qu’est-ce que tu y connais en livres ?”). C’est rare, heureusement, mais ça arrive.
On croise aussi dans cette jungle des gens très sympathiques, je pense par exemple à quatre-cinq blogueuses qui figurent parmi les plus anciennes lectrices d’Un K à part. Cœur avec les doigts, les miss. Elles ne sont pas les seules, donc les autres que je n’ai pas cité(e)s, pas la peine de vous exciter et de polir vos battes de base-ball, je pense à vous aussi. Ces contacts se sont établis par affinité, respect mutuel du travail de l’autre, sans calcul. Des bases saines avec des personnes saines.
0) Préambule
1) Pourquoi un blog ?
2) Les outils
3) Les contraintes
4) Le concept et la ligne éditoriale
5) La structure
6) Un nom qui claque
7) Le choix dans la date
8) La plateforme et l’hébergement
9) Le mail et le contact
10) Un design qui pète (mais pas trop)
11) Les publications
12) Améliorer son référencement
13) Travailler ses réseaux
14) Gagner de l’argent ?
15) Le service presse (SP)
Je rajouterais un intérêt aux RS, l’interaction dont a besoin la maison d’édition pour justement trouver sa place parmi les lecteurs, j’ai comme le sentiment que trois points c’est mieux que deux : toi, le lecteur et l’éditeur.
Tout à fait. Le point que tu soulignes sort des conseils de base, mais je vais y réfléchir pour un éventuel article. Le fait est que les blogueurs et affiliés (booktubeurs, webzines, etc.) ont une position d’interface entre auteurs/éditeurs et lecteurs via les RS (ou même juste leur plateforme). Je ne compte plus le nombre de maisons ou d’auteurs que j’ai connus via le web (ou les salons qui ont le même rôle IRL), sans parler des interactions occasionnés par les RS.
Y’a une nana qui t’a vraiment dit : “tu es un mec qu’est-ce que tu y connais en livres ?” ?!? Wow, j’espère que je ne la lis pas de près comme de loin… Je connais d’autres blogueurs mecs qui méritent amplement leur place sur la blogosphère (le premier qui me vient c’est blackwolf de Blog O Livre notamment) Comment tu peux sortir une connerie pareille (pardonne la grossièreté, mais je trouve ça tellement hallucinant ! o0).
Je suis d’accord avec cette aspect noir de la blogo elle existe mais j’avoue fuir ça aussi donc elle me passe au dessus comme on dit ! 😀
Il est certain qu’il faut mieux se concentrer sur son contenu que ses partages à répétition, même si pour certain ça marche cet aspect, chacun son « public », on en revient toujours à « il faut de tout pour faire un monde »…
(Bon je poste un commentaire mais pas de lien, je ne suis pas là pour polluer tes articles afin d’en faire ma pub ! 😉 )
Le lien, tu aurais pu. 😀
De “tout pour faire un monde”, oui et non, moi je suis plutôt partisan d’arrêter les conneries (surtout quand elles sont faites consciemment). Après, ça me passe au-dessus aussi vu que j’évite tout ça, et en même temps, ça me gonfle un peu vu qu’on se retrouve souvent mis dans le même sac.
Ah la oui d’accord, j’espère bien qu’on ne fait pas trop d’amalgames quand même… Après tu vas me dire être un blogueur sérieux, chacun a sa définition, personnellement, mon blog est plus dans le partage que dans l’appât. Et ça me va bien comme concept « sain et équilibré » ! 😀