Cinderella, la malédiction du scalpel – Man-Dae Bong

Cinderella est un film sud-coréen, réalisé par Man-Dae Bong, sorti en 2006, prometteur sur le papier et foiré bien comme il faut à l’arrivée.

Affiche film Cinderella la malédiction du scalpel Man-Dae Bong 2006

Or donc Hyun-soo vit avec sa mère, chirurgienne plastique divorcée et possessive. Icelle va opérer les amies de sa fille qui veulent être toujours plus belles et vont se retrouver à devoir gérer des hallucinations terrifiantes pleines de clones de Sadako Yamamura.

Bon ben grosse déception…
Une première scène qui laisse augurer un bon film angoissant avec une pointe gore… et puis trois quarts d’heure d’ennui où Hyun-soo cherche mollement ses origines… et une dernière demie-heure incompréhensible à enchaîner des plans réels ou imaginaires, le présent et les flashbacks au point qu’on n’y comprend plus grand-chose ni qui est qui, qui est mort, comment et combien de fois… Jusque-là on comprenait la trame, mais ce montage bordélique au possible perd le spectateur (et pas dans le bon sens, on n’est pas dans un retournement à la Usual Suspects ni dans une déconstruction narrative à la Memento).
Je m’attendais à une histoire de fantôme dans le style de Ring et compagnie. Raté. Même à la fin, on ne peut pas dire qu’on ait une vision claire de la situation. Fantôme ? peut-être… Une deuxième sœur physiquement monstrueuse mais quand même humaine ? Possible… Un genre de zombie ? Après tout, si j’ai bien compris (et c’est pas sûr vu l’imbroglio scénaristique), la jeune femme a brûlé vive, s’est pendue, s’est noyée et a été congelée. Pourquoi pas… Ou simplement une mère cinglée qui hallucine dans son délire ? Ça se pourrait aussi.
Il y a à peine trois éléments fantastiques utilisés dans le film et pas des maasses exploités. La mère pourrait faire office de serial killer, mais elle passe surtout son temps à étaler des masques de beauté sur le visage de sa fille. Ni vraiment un film fantastique à cause de son fantôme absent, ni vraiment un thriller avec une chirurgienne folle criminelle qui ne tue personne, ni vraiment un drame familial psychologique sur les relations entre la mère et sa fille, ni vraiment une critique sociétale sur le paraître, la superficialité, le culte de la pbeauté physique faute de creuser le sujet. Et certainement pas un film d’horreur comme la jaquette du DVD peut le laisser croire (en fait, toutes les images sanglantes du film figurent au dos du boîtier, soit trois ou quatre). Ce qui fait que Cinderella échoue sur tous les tableaux, à vouloir être partout tout en ne se positionnant nulle part. Même comme version alternative du conte de Cendrillon, le coche – ou plutôt le carrosse – est loupé dans les grandes largeurs (“dis-moi qui est la plus belle”, ça fait plutôt reine dans Blanche-Neige).
On n’est pas aidé à la compréhension par la ressemblance entre les différentes actrices. Ouais, je sais, ça fait cliché raciste de dire que tous les Asiatiques se ressemblent. Sauf que là, pour le coup, elles se ressemblent pour de vrai. C’est sans doute voulu pour coller aux axes thématiques du film : la confusion entre le réel et le fantasmé, la course à la beauté qui voient les protagonistes chercher à correspondre au même canon esthétique, la perte d’identité et d’individualité à se calquer sur un standard qui rend chacune interchangeable avec les autres en gommant les marqueurs physiques qui les différencient. Le hic, c’est qu’à l’arrivée, on peine à s’attacher à un personnage en particulier, puisqu’ils sont tous un peu pareils.

Un seul bon point à signaler : l’esthétique de l’image. C’est peu.

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