Aux Halliennales 2018, j’avais acheté pour l’anniversaire de madame K à part la trilogie Phitanie de Tiphaine Croville parue aux éditions Rebelle.
Depuis, la miss est devenue une grande fan de Phitanie. Elle a lu le premier tome – qu’elle a adoré. Elle est en train de lire le deuxième – qu’elle adore encore plus. Mais…
Mais elle n’a pas LE sac pour emballer ses bouquins. Moi, si (nananère). Ce sac “On est ce que l’on choisit d’être” faisait partie du pack Noël vendu par l’auteure l’an dernier.
Madame a bien tenté de me le soutirer par tout un tas de moyens farfelus slash machiavéliques slash scabreux, mais je suis resté inflexible, raide comme la justice. C’est mon sac à moi.
C’est là qu’elle m’a sorti “Fred, toi qui es bricoleur…”. J’ai tout de suite senti le coup fourré : je suis aussi doué en bricolage qu’en astrophysique. Certes, j’ai vu l’intégrale de L’Agence Tous Risques et de MacGyver quand j’étais petit, mais ça reste léger comme bagage pour une odyssée dans les travaux manuels de la vraie vie.
Miss K à part m’a demandé de lui bidouiller un coffret. Pour la paix du ménage (et un peu aussi pour la préservation de ma santé mentale et de mon intégrité physique), j’ai dit oui.
Histoire que ce post dépasse le stade de la tranche de quotidien palpitante comme un épisode de Derrick, voici comment qu’on fait un coffret (in good french in ze text). Il y a d’autres méthodes, sans doute meilleures. Dans le cas présent, c’est tout improvisé de A à Z par un type qui n’a rien d’un manuel.
Le matos, 100% récup : feuilles cartonnées noires pour la structure, papier à dessin pour les parties imprimées. Éviter le papier basique qui risque de se gondoler à l’impression ou au collage.
L’important, c’est une bonne conception, le reste suit tout seul.
On commence par un brouillon, patron, schéma ou autre dessin préparatoire pour savoir où on va.
Je suis parti sur la base de cinq éléments : l’eau, le feu, la terre, l’air et Leeloo. Sinon, en version sérieuse, voir la photo en tête d’article. Face et dos simples, tranche avec rabats latéraux, dessus et dessous avec rabats latéraux et rabat intérieur. Plus trois éléments imprimés à coller sur les principaux éléments de structure (face, dos, tranche).
On prend les dimensions hauteur, largeur, épaisseur des livres. On ajoute un millimètre de marge (faut pouvoir rentrer et sortir les bouquins, l’idée n’est pas de les coincer à mort). Pour les rabats, deux centimètres, avec deux millimètres de marge pour prendre en compte le pli des arêtes.
Pour les parties imprimées, on peut les dessiner soi-même si on n’est pas moi (je rappelle que mon niveau en dessin, c’est ça…). Donc Photoshop.
Pour la face, j’ai repris la couverture du premier tome, illustrée par Marie-Laure Barbey en ajoutant les titres des deux autres (après un peu de recherches pour trouver une police de caractères à peu près identique). Pour le dos, les trois couv’ avec les quatrièmes. La tranche, j’ai essayé de rester dans l’esprit de celle des bouquins (donc juste noir et blanc) tout en harmonisant avec le reste du coffret (même choix de typo que le dos).
On découpe tout le bazar au cuter. On pose les éléments sur la pile de bouquins pour faire les plis.
Ensuite collage et pas dans n’importe quel ordre.
1) On commence par les parties imprimés (tant qu’à faire dans le même sens et sans inverser le devant et l’arrière).
2) On colle la face et le dos sur les rabats de la tranche, avec un gros tas de livres par-dessus pour faire pression. On attend que ça sèche.
3) Même opération avec le rabat intérieur des éléments haut et bas sur la tranche. Tas de livres, attente, bis.
4) Opération délicate pour finir. On badigeonne de colle les rabats intérieurs des éléments haut et bas sur un côté (le droit ou le gauche, n’importe). On applique, on pose le coffret à plat, on met les bouquins dedans, et là on colle l’autre côté pour refermer. Et par-dessus, on repose la pile de livres qui sert à faire pression.
Et voilà. On obtient un coffret collector en tirage limité à un exemplaire (ou deux, pour le coup, vu que je vais m’en faire un aussi).
Et bien sûr…
À peine le coffret fini, la marche du monde s’est modifiée pour que je puisse récupérer le fameux sac à malices dans une paire de jours à Mon’s Livre.
Les dieux ont le sens de l’ironie…
Et bien elle en a de la chance ! Il est super ce coffret collector ! 🙂
Facile, rapide et économique, du collector à la portée de tous. 😉