Robert E. Howard, le papa de Conan, a plus d’un héros a son arc, parmi lesquels Solomon Kane, qui n’est pas exactement un citoyen modèle (comme ça, j’ai placé mon Citizen Kane). Faut aimer les fanatiques religieux qui purgent tout sur leur passage à coups de pétoire, épée et flammes… et c’est pas trop mon cas.
L’adaptation à l’écran est honnête et divertissante. L’ambiance âge sombre ravira les amateurs de sword & sorcery et de dark fantasy. La brutalité plaira aux amateurs de bastons sanglantes. L’abondance de références religieuses fera plaisir aux amateurs de bigoteries. Bref, tout le monde peut y trouver son compte et ça, c’est chouette.
On retrouve le puritain fanatique de l’œuvre originale, le même manichéisme noir/blanc qui ne laisse la place à aucun entre-deux. Si c’est bien, ça survit ; si c’est mal, ça se découpe en rondelles. tout à fait dans l’esprit du XVIe siècle, quand catholiques et protestants s’étripaient à travers toute l’Europe.
James Purefoy (ce nom de circonstance !) s’en sort plutôt bien, même s’il donne parfois d’en faire beaucoup, limite trop, c’est le personnage “tout en nuances ou pas” qui veut ça.
La musique épique porte bien les scènes d’action, mais comme de l’action il y en a à foison, elle a aussi tendance à être trop omniprésente et un peu saoulante au bout d’un moment. On a l’impression que Kane est en permanence suivi d’un chœur et d’un orchestre symphonique qui balancent la sauce à chacun de ses mouvements. Au moindre pet, BAM ! musique à fond les ballons !
Dans la même veine, j’avais préféré de loin Le 13e Guerrier, mais Solomon Kane est une série B honnête et divertissante qui se laisse regarder tout en reposant ses neurones et c’est bien meilleur que cette purge de Van Helsing avec Hugh Jackman.