Wang – Pierre Bordage

Wang
T1 Les portes d’Occident
T2 Les aigles d’Orient
Pierre Bordage

J’ai Lu

Il y a bien longtemps, dans notre galaxie, j’avais découvert Pierre Bordage par le biais de sa trilogie Les guerriers du silence à la fin des années 90. Conquis, j’avais enquillé sur le diptyque Wang, tout aussi excellent, déjà évoqué dans un précédent article.

Coffret Wang Pierre Bordage J'ai Lu

En 2212, l’Europe de l’Ouest vit retranchée derrière une barrière électromagnétique, genre de rideau de fer high tech qui la protège des hordes sino-russes hantant des terres ravagées par les guerres.
Un monde binaire et tranché, donc. Guerre/paix, Est/Ouest, civilisation/barbarie, science futuriste/niveau technologique moyenâgeux, confort bourgeois/environnement post-apo, opulence/indigence, et cetara, et cetera.
Si les Occidentaux se la coulent douce, la contrepartie, c’est qu’ils s’ennuient. Et on sait bien que des gens qui s’ennuient finissent par poser problème. Susceptibles de se mettre à réfléchir pour tuer le temps. Avec le risque qu’un jour, ils se lancent dans la contestation. Pour les occuper, rien de mieux que le cirque, le bon vieux panem et circenses. Ça marche toujours.
Et c’est la raison pour laquelle j’adore Wang : ses innombrables références historiques, entre guerre froide et Roma antique en passant par tout un tas de lieux et périodes.
Donc le cirque. Pas avec des clowns, parce qu’on est pas là pour rigoler, mais avec des guerriers. Soit des jeux consistant à reconstituer de vieilles batailles avec des gens qui meurent pour de vrai – un petit parfum de La guerre olympique de Pierre Pelot. Gens, qu’on ira bien sûr chercher à l’Est. Faut pas déconner, on va pas abîmer nos beaux citoyens de l’UE, on va plutôt sacrifier des étrangers (méthode déjà testée avec les troupes coloniales pendant les deux guerres mondiales).
La barrière s’ouvre alors pour laisser entrer les loqueteux de l’autre côté, qui rêvent de lendemains qui chantent, mais n’auront pas trop l’occasion de pousser la chansonnette, vu les options proposées : esclave domestique, gladiateur ou doneur d’organes, contraint et forcé dans les trois cas.
Parmi ces nouveaux arrivants, le jeune Wang, qui finira dans l’arène et par poser problème à cause de sa popularité croissante, tel le Maximus Decimus Meridius de Gladiator que Ridley Scott n’a pas encore tourné. Star des jeux mais pas que. Un Spartacus en puissance. Ouais, c’est toujours un peu le problème des esclaves : y en a qui rechignent à être traités comme de la merde. Bizarrement… Quand en plus, tu les formes au maniement des armes et à la stratégie, faut pas t’étonner de te retrouver avec une révolte servile sur les bras. Et pas une jacquerie de bras cassés qui agitent des fourches pas toujours tenues dans le bon sens, mais une armée de spécialistes de la guerre.
Alors, un conseil, n’armez jamais vos esclaves. Mieux, n’ayez pas d’esclaves.

Gladiator Ridley Scott tu aimes les films sur les gladiateurs

(Ce roman a reçu le K d’Or 2025.)

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