La boîte à maléfices – Robert Bloch

La boîte à maléfices
Robert Bloch

Pocket

Déjà évoqué à l’occasion de Contes de terreur, L’embarquement pour Arkham et Étranges Éons, Robert Bloch revient aujourd’hui pour le plaisir des petits et des grands.

Couverture La boîte à maléfices Robert Bloch Presses Pocket

La boîte en question a été montée par Jacques Chambon (l’anthologiste et traducteur, pas l’acteur qui interprète Merlin dans Kaamelott) et contient douze maléfices. Rien à jeter dans le lot, chacune des nouvelles est bonne.
Après, que ce soit bon est une chose, que ça plaise en est une autre. Il n’y en a qu’une dans le lot à laquelle je n’ai pas accroché, Ève au pays des merveilles, inspirée par Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir). Bloch livre une excellente réinterprétation du sujet… sauf que j’ai toujours détesté cet univers. Les tribulations d’Alice me barbaient déjà tout petit et la version de Bobby n’a pas su me réconcilier avec. Comme quoi, les qualités d’écriture ne suffisent pas forcément à faire aimer un texte.

Surtout connu pour Psychose, on ne s’étonnera pas que l’essentiel des textes de Bloch tournent autour de la “folie” (que je mets entre guillemets, parce que la notion n’a aucun sens ni fondements scientifiques). Troubles psychiatriques, récurrence du personnage du psy, errances de l’esprit, frontières brouillées entre la réalité et le fantasme (avec parfois les deux qui se chevauchent, parce qu’en fiction, c’est possible), Bob nous emmène dans un voyage qui aurait pu s’intituler La boîte crânienne avec dedans un cerveau qui part en sucette.
Touche-à-tout, il explore aussi bien le fantastique (J’embrasse ton ombre) que la SF (Dans les siècles des siècles, ainsi soit-il) ou le thriller (Le coin des gorges chaudes), lorgne du côté du vaudeville (Console-moi, mon robot) et du conte (La maladie des entêtés), en variant le ton et l’ambiance, qui vont du comique (La maladie des entêtés bis) à la paranoïa la plus sombre (On se trompe peut-être pourrait avoir été écrit par Philip K. Dick, on ne verrait pas la différence).
Il y en a donc pour tous les goûts, sans que l’anthologie soit pour autant un fourre-tout de textes piochés au pif. Les deux thèmes qui reviennent le plus souvent sont celui du double (à travers le trouble dissociatif de l’identité, les clones, les robots à l’image de leurs propriétaires, le copycat) et celui de la nostalgie (de la Nouvelle-Orléans d’autrefois dans La belle endormie, du cinéma d’antan dans Le monde de l’écran et des vieilles BD dans Chez le dingue).
Seul regret, on vient vite à bout des 250 pages. Mais c’est plutôt bon signe d’arriver à la fin d’un bouquin et d’en vouloir encore, ça prouve que l’auteur a su vous embarquer.

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