Voyage au centre de la Terre
Jules Verne
Éditions Famot
Le professeur Otto Lidenbrock découvre dans le vieux manuscrit d’une saga islandaise une note rédigée par Arne Saknussemm, un alchimiste qui aurait découvert un passage vers le centre de la Terre. Ni une ni deux, voilà Otto parti pour l’Islande avec son neveu Axel. Sur place, ils embarquent Hans, chasseur local qui fera office de guide, et en route pour l’aventure.
Et voilà, on a plus ou moins fait le tour du sujet. Le roman est dense, mais il n’y a paradoxalement pas grand-chose à dire dessus : il s’agit d’un roman d’aventure et les protagonistes vont vivre plein d’aventures.
Les personnages sont des archétypes classiques : Otto incarne la figure du savant exalté que rien n’arrête, Axel le jeune candide pour qui ce voyage extraordinaire constituera un parcours initiatique, Hans le second couteau pratique pour débloquer certaines situations et transparent le reste du temps pour ne pas voler la vedette aux deux autres.
On est chez Verne, donc on aura de l’exposé scientifique à foison. Enfin, “scientifique” plus ou moins, mélange des connaissances de l’époque, assorties d’extrapolations et d’invention pure et simple quand il s’agit de combler les trous.
L’aventure est au rendez-vous pendant tout le périple souterrain. De ce côté-là, on en a pour son argent.
On regrettera qu’une bonne partie du bouquin soit repompé tranquille de Laura, voyage dans le cristal de George Sand, qui dira elle-même que “cela ressemble un peu trop” à son roman. La plupart des commentateurs de Verne n’en tiennent pas compte, comme si le texte de Sand n’avait jamais existé. Les autres se contentent de le mentionner en passant comme une des sources d’inspiration de Voyage au centre de la Terre parmi d’autres. À ce niveau d’inspiration, c’est de l’hyperventilation. Ou du plagiat, question de point de vue, mais bon, comme George Sand est une femme, faut croire que son avis et son œuvre ne comptent pas vraiment au regard de la réputation de l’intouchable monsieur Verne. Tu peux être sûr que si les rôles avaient été inversés, Sand en aurait pris plein sa gueule et le monde entier aurait accouru pour réconforter Julot, pauvre victime.
Nonobstant la douteuse gestation de son écriture, Voyage au centre de la Terre reste un très bon roman d’aventure, classique entre les classiques. Si vous le lisez et que vous aimez, profitez-en pour lire dans la foulée Laura, voyage dans le cristal, qui est tout aussi bon, dans une veine orientée davantage vers le fantastique que la science-fiction (ou la fiction scientifique).