L’histoire d’un guerrier manchot, d’une vengeance et d’une caméra agitée.
Sorti en 1995, le film fut un bide en son temps. Avant de le revoir ces jours-ci, je l’avais découvert à sa sortie au ciné de ma fac où je passais plus de temps que dans les amphis. Ah, époque bénie…
À la base, The Blade appartient au genre du wu xia pian, le film de sabre chinois. Mais Tsui Hark livre ici une œuvre hybride qu’on peut considérer comme un hommage (ou un plagiat, diront les mauvaises langues) au chanbara, le film de sabre japonais. Et qui dit hommage dit œuvre pas très novatrice pour rester dans les clous de ses modèles.
Déjà, The Blade est un remake, donc pour du neuf, on repassera. En l’occurrence, le film originel était Dubei dao (独臂刀, Un seul bras les tua tous en VF ou The One-Armed Swordsman en angloricain) de Chang Cheh, sorti en 1967. Il devient Dao tout court sous la houlette de Tsui Hark. Rien que le ce titre en dit long en un seul sinogramme : 刀. En japonais, le kanji équivalent désigne le katana, symbole du film de sabre nippon par excellence.
Ensuite, les films de sabre, aussi bien le chanbara que le wu xia pian, sont des genres très codifiés. Des éléments reviennent donc d’un film l’autre, ce qui donne parfois un air de déjà-vu.
Enfin, les inspirations de Tsui Hark sautent tellement aux yeux qu’on se demande s’il n’y a pas quatre remakes en un (Zatoichi, Baby Cart et La Vie d’un Tatoué).
On l’aura compris, The Blade ne brille pas par son originalité.
En le revoyant, j’ai moins accroché que la première fois. Pas que le film soit mauvais, loin de là. Aux plans technique et stylistique, Tsui Hark a bossé. Beaucoup. C’en devient parfois too much (ou “trop”, comme disent les Français). En plus le style caméra au poing me donne de l’urticaire. Esthétique, oui… mais parfois chaotique, limite épileptique.
Bref, un bon film, quoique pas très innovant sur le fond et un chouïa trop tape-à-l’œil à mon goût.