Pour l’antépénultième chronique du Noël des auteurs, je laisse la place à David Coulon. Un peu gonflé de ma part, puisque je ne l’ai pas chroniqué et même jamais lu. Une faute que je compte bien réparer après Noël pour écluser les cartes cadeaux qui ne manqueront pas de pleuvoir.
Note que c’était un peu le but de l’opération : faire découvrir des auteurs et des œuvres, intervenants inclus. A travers ses conseils de lecture et sa propre biblio, on a pas mal de points communs en littérature (critique sociale, humour noir, trash). Le village des ténèbres rejoindra donc sous peu ma “modeste” bibliothèque.
Noël d’auteur
(Par Davis Coulon)
A Noël, ce qui est bon, c’est de mettre le petit Jésus dans la crèche. Aussi, je conseille de lire Choke, un bouquin de Chuck Palahniuk avec tout un tas d’addicts sexuels qui baisent dans tous les coins. Et le pire, c’est qu’il y a du fond (social, je précise) et de l’humour (noir et cynique et gras). Un bon moyen de supporter la petite cousine qu’on a plus vu depuis longtemps et de l’imaginer sous des atours plus sexy, et de croiser le regard de tous les convives autour de la table et imaginer qu’il sont tous, à des degrés plus ou moins variables, des pervers sexuels en puissance.
En parlant réunion et perversion, lire la pièce de théâtre Festen, de Thomas Vinterberg et Mogens Rukov, est aussi un bon moyen de supporter les réunions interminables et les discours lénifiants sur le travail, les enfants, les élections, et tout ce qui ne fait pas le sel de la vie. Là, au moins, ça saigne et ça gratte où ça fait mal. Les secrets de famille les plus dégueulasses éructent au milieu du repas, et tout s’achève en un massacre mental général. Fuck Noël et fuck la famille, en gros.
Si ça vous suffit pas, il y a la nouvelle écrite par votre serviteur. Navidad, éditée chez Ska Editeur en Numérique. Une liseuse, 10 minutes devant soi, même pas un euro le titre. Ou comment faire passer la pilule du dessert en lisant l’histoire d’un père Noël de centre commercial qui en pince pour les myopathes du Téléthon, tout en ayant une légère tendance à la nécrophilie. Si ça vous met pas en appétit, vous n’avez plus qu’à vous rendre à la messe de minuit et offrir un costume de princesse à la petite dernière. Franchement, je peux plus rien pour vous.