Napoléon – Richard Holmes

Napoléon
Richard Holmes

Gründ

Si le titre en VF laisse présager une biographie, la réalité du bouquin est un peu plus complexe. En VO, il s’intitule The Napoleonic Wars Experience, c’est pas du tout la même chose. Que les fans du petit caporal se rassurent, il occupe la majeure partie de l’ouvrage quand même, mais il n’y en pas que pour lui, non mais oh, faut en laisser un peu aux autres aussi !

Coffret Napoléon Richard Holmes Gründ

NB : l’édition dont il sera question ici est celle de 2006 en coffret. D’après ce que j’ai pu comprendre, une réédition en format classique est sortie en 2021 à l’occasion du bicentenaire de la mort de Palpatine.

Avant de se pencher sur le contenu, commençons par le contenant. C’est du lourd, pas loin d’un kilo et demi. Un coffret cartonné illustré et dedans un livre, court (80 pages) mais dense. Le chapitrage se déploie sur 35 thèmes d’une double page chacun, on sera donc sur du synthétique, pas de l’encyclopédique. Rien à redire sur la superbe présentation de l’ensemble, avec un arrière-plan vieux papier et une masse iconographique énorme de près de 300 illustrations (peintures, gravures, cartes, photos d’objets). La plupart des chapitres comportent aussi une “pièce jointe”, à savoir un fac-similé de document d’époque glissé dans un étui ; c’est gadget mais ça produit toujours son petit effet.
Autant dire qu’on en prend plein les mirettes tout le long de la lecture. Dans la catégorie “beau livre”, ce magnifique bestiau remporte la palme. Et niveau pédagogique, le fait de pouvoir visualiser ce que raconte le texte à travers la documentation associée rend l’ouvrage accessible à tous les publics, pas juste les spécialistes érudits de la période.

On n’est pas que pour regarder les images, qu’en est-il du texte ? Clair et concis, il va à l’essentiel, ce qui est très bien pour avoir une vue générale mais demandera des lectures complémentaires pour le détail.
L’approche est plutôt old school, très événementielle, parfois trop, au point de laisser de côté l’analyse, Holmes étant trop occupé à énumérer des faits (i.e. au bout de deux chapitres sur l’Espagne, on se retrouve avec une liste de mouvements de troupes et de batailles, mais sans avoir capté les raisons du fiasco français qui ne sont pas évoquées).
S’il occupe le devant de la scène, Napoléon n’est pas en soi le sujet du livre, ce sont plutôt les guerres napoléoniennes qui couvrent les trois quarts de l’espace. On aura donc droit au passage en revue des grandes campagnes (Italie, Égypte, Espagne, Russie, France), des batailles majeures (Marengo, Austerlitz, Iéna, Wagram, Waterloo…), ainsi qu’à des chapitres thématiques sur le sujet militaire (artillerie, cavalerie, Grande Armée, Garde impériale, médecine…).
Entre deux s’intercalent des laïus sur l’empereur (jeunesse, famille, exil à Sainte-Hélène) et sur l’Empire (l’œuvre législatrice, la cour, la France, les Cent-Jours), pour dresser un tableau général du monde napoléonien qui s’agite pendant ce quart de siècle (1793-1821) dédié à la castagne tous azimuts.

Napoléon Richard Holmes Gründ

L’ouvrage n’est bien sûr pas exhaustif – en 80 pages sur la période, mission impossible –, mais ce n’est pas l’objectif visé. Il est question ici de présenter un portrait d’ensemble à grands traits et sur ce plan, le titre remplit son contrat.
Pour compléter, il ne sera pas difficile de trouver de la matière, il sort en moyenne un bouquin par jour sur Napoléon depuis sa mort, ce qui doit faire quelque chose comme 80000 publications.

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