Le village Lego des Ewoks (réf. 10236) est sorti en 2013. À l’époque, il coûtait 280 balles, ce qui n’était déjà pas bon marché pour un petit 2000 pièces, même en alignant un casting de 17 figurines. Dix ans plus tard, on le trouve à des tarifs fumés allant de 700 à 1000€ sur les sites généralistes où les spéculateurs se lâchent sur l’envolée des prix. Sur les sites spécialisés, on le trouve entre 450 et 550€. Il existe aussi un clone chinois plus abordable de ce set vendu pour 60 balles.
Sans surprise, c’est de la version alternative venue tout droit de l’Empire du Milieu dont il sera question aujourd’hui. Même contenu ou à peu près pour huit à quinze fois moins cher, le calcul a été vite fait en ce qui me concerne.
Quelques petites réserves toutefois…
Jusqu’ici, j’avais toujours eu du bol dans mes achats au bout du monde, cette fois un peu moins. Cela dit, l’investissement reste valable vu le prix ridicule de l’ensemble.
Or donc, des défauts et des pièces manquantes…
Au déballage, je découvre une plaque pliée, déformée pendant le transport. Problème mineur au final, puisqu’il sera tout à fait possible pendant la construction de la fixer à l’endroit prévu sans difficulté et qu’une fois en place, le bombement ne se voit plus.
Au rangs des détails gênants, la figurine de Chewbacca est livrée avec deux bras droits et aucun bras gauche. Je n’en avais bien sûr pas en stock dans la teinte requise, j’en ai donc glissé un parmi une de mes commandes sur Bricklink. C’est pas tant pour le prix, c’est juste qu’en attendant, le Wookie a dû faire sans et va recharger une arbalète d’une seule main…
Autre bizarrerie, j’ai récupéré une paire de pieds d’Ewok en trop, mais une pièce de rab, on ne va pas s’en plaindre.
Anecdotique, on citera un casque d’artilleur de l’Étoile noire remplacé par un casque de samouraï. De loin, la forme est la même, seule les lamelles sur le protège-nuque font la différence. Autre casque, autre problème, celui d’un stormtrooper dont la tampographie n’est pas alignée.
Bon, c’est chiant, mais pas non plus scandaleux, dans le sens où vu le prix et l’origine de la boîte… voilà quoi, la perfection n’est pas toujours au rendez-vous, on sait à quoi s’en tenir quand on passe commande et faut accepter une certaine prise de risques.
Plus problématique, il manque quelques pièces, à savoir quatre ficelles parsemées de poignées qui servent pour une échelle de corde et le pont suspendu entre les arbres, ainsi qu’une dizaine de tuyaux souples qui forment les rambardes. Les premières se trouvent sans peine et à pas cher sur Bricklink ; les seconds, par contre, mission impossible. De cette longueur et dans cette couleur, il n’existe que dans cette seule référence. Rares et chers, à 5 balles pièce. Il en faut 11, soit quasi autant que le prix de la boîte. Donc plan B : tant qu’à avoir vu tous les épisodes de MacGyver quand j’étais petit, autant que ça serve. J’ai bricolé, à partir de fils au bon diamètre, des rambardes maison, taillées pour une moitié dans le câble d’un antique chargeur de téléphone et pour l’autre dans celui d’une webcam hors d’usage. L’art d’économiser plus de 50 balles en quelques coups de ciseaux…
Dans l’ensemble, la qualité n’est pas dégueu. Je m’attendais au pire après avoir vu la plaque pliée, mais non.
Côté figurines, on est sur du moyen. Ni le plastique ni la tampographie n’ont la finesse de vrais Lego, mais ça passe.
Côté briques, les grandes pièces se situent un cran en dessous de leurs équivalents Lego en étant plus fines et plus souples. Je pense qu’en les pliant d’un bon coup sec, doit y avoir moyen de les péter en deux, sec et net. Les pièces de moyenne et petite taille sont quant à elle plus rigides, avec des angles, tranches et coins plus marqués. Au bout de deux heures de montage, t’as les doigts en feu.
Enfin à l’arrivée, sans atteindre la qualité danoise traditionnelle, le plastique proposé est correct et les briques, moulées correctement, s’emboîtent sans problème.
Côté notice, les trois livrets d’origine ont été compilés en un seul de 48 pages bien remplies mais lisibles.
Le casting fourni est copieux avec 17 figurines !
L’Alliance rebelle aligne Han Solo, Chewbacca, la princesse Leia, Luke “la Main Froide” Skywalker, deux boîtes de conserve (C-3PO et R2-D2) et autant de commandos.
Chez les serpillères sur pattes, on trouve le chef Chirpa, Logray, Wicket, Tiboo et un guerrier Ewok anonyme, appuyés par une catapulte.
L’Empire sera en infériorité numérique avec deux stormtroopers et deux scout troopers qui se partageront l’unique speeder bike.
Le montage ne présente aucune difficulté. J’y ai passé trois soirées, soit l’équivalent d’une journée de construction si on monte ça tout d’une traite. Donc y a de quoi faire, ce set occupe un bon moment.
On commence avec les babioles (figurines, speeder bike, catapulte), ensuite on attaque le village en tant que tel avec l’arbre solitaire à l’écart du reste. Il a pour particularité de comporter une trappe coulissante qui permet de faire dévaler une figurine tout en bas à travers le tronc creux.
Puis, trois autres troncs. Montage un peu répétitif vu que la structure suit la même idée générale mais pas trop, parce que ça reste rapide à construire et que chaque membre du trio a sa petite spécificité pour limiter la sensation de redite. L’un dispose d’une trappe vers une pièce secrète, un autre d’une toile d’araignée qu’on peut déployer ou cacher dans l’arbre, le dernier d’une cache où on peut ranger des armes ou des accessoires de minifig.
Vient le tour de la plateforme principale. C’est là que se case la plaque courbée dont je parlais plus haut. J’ai rigolé en me disant qu’on ne pouvait pas imaginer plus approprié pour construire une cabane dans un arbre que cette plaque un peu pliée.
Trophées impériaux, tambours, foyer avec sa broche qui tourne sur laquelle on peut enclencher une figurine à rôtir, un double marteau au fond qui s’abat quand on tire sur la liane au premier plan, un trône qui peut léviter grâce à une tige transparente, deux poteaux pour attacher des prisonniers, tous les éléments présents dans Le Retour du Jedi sont là.
Les troncs de soutien viennent s’enclencher dans les trous correspondants, identifiables à leurs couleurs respectives, sur l’air du fil vert sur le bouton vert et du fil rouge sur le bouton rouge.
En dessous se glissent deux plaquettes couvertes de végétation pour la déco. À la base, elles sont censées être amovibles, mais j’ai préféré les fixer pour éviter les catastrophes (genre déplacer le village en l’attrapant par ces plaquettes qui me resteraient dans les mains pendant que tout le reste dégringolerait et exploserait au sol).
Trois cabanes en bouse séchée sont prévues pour accueillir les nounours. Une piaule avec plumard et table de nuit, une cuisine avec une réserve de bouffe, une mini catapulte, un filet qu’on peut baisser et remonter, et des flammes, beaucoup. Au total, le village Ewok compte trois feux de camp et une quinzaine de torches. Dans les arbres, avec que des feuilles et du bois autour, c’est audacieux…
Pour finir, on ajoute le pont suspendu entre la plateforme et le premier arbre isolé. Ou, dans mon cas, on attend de recevoir les pièces manquantes pour le faire…
À l’arrivée, ça donne un beau bestiau, assez détaillé pour avoir de la gueule sans surcharge excessive non plus, ce qui permet d’avoir encore de la place pour caser la pléthore de personnages. La masse de tenons apparents ne choque pas dans le cadre de ce village rustique bricolé par des ours en peluche. Joli à exposer, plein de petites fonctionnalités pour ceux qui voudraient jouer avec et recréer les grands moments du film au fin fond de la forêt d’Endor, ce set gagne sur les deux tableaux.
On peut y adjoindre l’exécrable set 75332, qui ne vaut pas tripette seul, mais fournira une paire de renforts à l’Empire. Quant à l’arbrisseau, il pourra servir d’avant-poste en l’intégrant à la base du village.