L’heure est grave, la fin est proche. Luke Skywalker va affronter en duel Dark Vador et Palpatine. Ce qui ressemble davantage à une truelle qu’à un duel mais passons.
À la fin, il ne peut en rester qu’un.
Un duel pas si final
Depuis la première version de cette publication, ce sont désormais trois versions de la scène qui existent en Lego :
– la n°75093, Le duel final de l’Étoile de la Mort, dont il sera question dans la suite de cet article, sortie en 2015 avec 724 pièces au compteur. À l’heure où j’écris cet addendum (18h23 en février 2024), on la trouve pour 50-60€ sur Bricklink, dans les 150-180€ sur eBay, dans les 200-300€ chez les plus allumés des spéculateurs. À l’époque, elle m’avait coûté 15 balles sur une brocante.
– la n°75291, qui est une réédition de la précédente sous le même nom. Sortie en 2020, elle propose la même chose à l’identique, avec une cinquante de briques en plus, une disposition inversée des modules latéraux et quelques finitions plus abouties. Si je devais en conseiller une, ce serait celle-ci, qui offre un bon compromis entre la précédente et la suivante. Elle permet le jeu comme l’exposition, utilisable en l’état tout en restant bidouillable si on veut peaufiner certains détails.
– la n°75352, Diorama de la salle du trône de l’Empereur, qui propose une version beaucoup plus ramassée dans l’espace, limitée à une verrière qui ressemble plus à une porte des étoiles sortie de Stargate, deux DHD et trois marches. 800 pièces pour représenter si peu et au prix fort de 100€. Beaucoup de briques pour pas grand-chose, puisqu’une bonne partie passe dans le socle. Un duel beaucoup moins impressionnant dans un espace confiné. Bon résumé de la trajectoire de Lego ces dernières années : le gonflement de l’inventaire à coups de petites pièces, de structures briquophages et de lissage de la moindre surface pour n’aboutir qu’à des saynètes, certes plus jolies parce qu’elles gomment les tenons apparents parfois disgracieux, mais de moins en moins amples et épiques et de plus en plus symboliques (sauf pour le portefeuille).
A long time ago
Or donc, que vaut le set 75093 ?
Ben il est bien.
Bon, d’accord, je vais détailler, mais c’est bien parce que c’est vous.
Nous sommes à la fin de l’épisode VI, Le retour du Jedi. Menottes aux poignets, Luke déboule à bord de l’Étoile Noire (ou Étoile de la mort ou Death Star ou encore Space Titanic, vu la capacité de l’engin à afficher une espérance de vie ridicule dès sa première sortie), se libère, saute dans tous les sens, affronte Vador, puis l’Empereur. Ce dernier lui colle une rouste avant de finir jeté dans un réacteur par Vador, qui retourne sa veste (ou plutôt sa cape) in extremis.
Le set permet de rejouer toute la scène, depuis le franchissement de la porte gardée par deux Impériaux dans leur tenue rouge garance à faire pleurer les Français de 1914 et leurs frocs archaïques, jusqu’au lancer d’Empereur, une discipline qui gagnerait à figurer parmi les épreuves des Jeux olympiques, en passant par les cabrioles de Luke (un levier sous une dalle du couloir permet de le catapulter dans les airs), le secret des poignards volants version futuriste (autre levier à l’arrière du diorama pour propulser en l’air le sabre laser derrière le trône), la pulvérisation de tout le mobilier (encore un levier pour faire valser deux des marches de l’escalier et, sur le module de gauche, la rambarde peut s’effondrer grâce à un pilier amovible).
Pour jouer, on a donc tout ce qu’il faut : 5 figurines, de la place, des bidules qui voltigent de partout.
Le montage offre de quoi s’occuper un moment sans prise de tête.
Le résultat tient la route. Après, il reste beaucoup de tenons apparents quand la mode tend de plus en plus vers les surfaces lisses, mais on peut recouvrir tout ou partie de tiles gris clair pour rendre l’apparence moins brute (ce que j’ai fait à hauteur des portes d’entrée et de la salle du trône). Il sera toujours possible d’apporter des finitions supplémentaires ici et là pour mieux coller au décor du film. Ces peaufinages seront de l’ordre du détail ne nécessitant que quelques briques, pas de la modif lourde impliquant d’investir des sommes folles en pièces détachées.
À noter que la structure prévoit de compacter la construction pour le rangement. On peut réduire la longueur du couloir en faisant glisser la passerelle sous le sol devant l’escalier. Les modules latéraux peuvent être rabattus et clipsés à la partie centrale. Anecdotique en termes de rangement pour le peu de place gagnée, mais c’est toujours ça de pris quand on sait l’espace que peut occuper une collection de Lego. Pratique aussi pour la manipulation et le déplacement, qu’on déménage le machin d’une étagère à une autre ou d’une maison à une autre (voire d’un château l’autre si vous vous appelez Céline ou si vous êtes propriétaires de plusieurs manoirs).
Un bon set qui fait le taf sans justifier pour autant les sommes demandées par certains. Pas de pièces rarissimes ni de contenu foufou, on peut le reproduire sans peine et à pas cher.