J’adore Terry Pratchett qui est sans doute mon auteur de fantasy préféré. Son Disque-Monde a le mérite de mélanger des références classiques (de Conan à Lovecraft en passant par les Cavaliers de l’Apocalypse et le père Noël) et ses apports originaux, le tout pour parler de notre monde à nous et faire réfléchir sur des sujets aussi divers que le progrès, la presse, la mort, le racisme, la religion, le sexisme, la guerre…
Dommage qu’il n’existe pas de gamme Lego consacrée au sujet, parce qu’entre la Tour de l’Invisible et la tortue A’Tuin surmontée des quatre éléphants qui supportent le Disque-Monde, il y aurait de quoi faire question boîtes regorgeant de milliers de pièces.
Je caresse l’idée de me lancer un de ces quatre dans un projet A’Tuin. Une petite version ne serait pas bien compliquée à réaliser, le problème étant qu’elle serait assez sommaire vu l’échelle très réduite. Et si on veut obtenir quelque chose d’un peu détaillé, on s’embarque vers un machin maousse de l’envergure du Faucon Millenium UCS, dans les 50-80 cm. J’ai pas la place (et une Batcave à terminer impérativement avant de m’embarquer dans tout autre projet ambitieux sous peine de me disperser et de ne rien finir du tout).
Pour le moment, on démarre donc petit et j’enrichirai cet article au gré des réalisations.
J’ai commencé avec la Mort, même si c’est plutôt ce qui arrive par définition à la fin. Mon personnage préféré, sans doute parce qu’on a la même façon de raisonner. Petite entorse aux romans où Bigadin est une monture de chair et de sang, j’ai opté pour un cheval squelette, juste parce que j’en avais un sous la main (et parce que je trouve que c’est la classe). La Mort en a utilisé par le passé et y fait référence dans Mortimer (“il a depuis longtemps renoncé à utiliser des chevaux squelettiques, à cause de l’inconvénient de s’arrêter à tout bout de champ pour rafistoler des morceaux avec du fil de fer”) et Le Faucheur (où ils sont juste mentionnés vite fait, l’accent étant mis sur les chevaux démoniaques dont les sabots enflammés ont une fâcheuse tendance à foutre le feu à leur étable).
Autre personnage phare, le Bagage. Pour ceux qui n’ont pas lu Pratchett, il s’agit d’un coffre taillé dans un bois magique, le poirier savant. Ledit coffre sert de façon assez classique à ranger son petit linge. Plus original, il est doté d’un caractère irascible, de la capacité à engloutir les enquiquineurs et d’une kyrielle de petits pieds pour suivre son propriétaire dans ses déplacements.
Bon, là, je me suis pas trop cassé la tête avec un MOD qui remportera l’Oscar de la fumisterie. Je suis parti d’un coffre carnivore existant auquel je me suis contenté d’ajouter des pieds. Et voilà, fin de l’histoire.
On trouve ce coffiot de 330 pièces sur AliExpress pour 18-20€. Il est présenté comme une mimique, un monstre d’AD&D qui a la faculté de prendre l’apparence de ceci-cela pour piéger les aventuriers qui passent à proximité et les bouffer. Avec quelques arpions supplémentaires, cette mimique fait un respectable Bagage.
L’engin est vendu en sachet estampillé Blocks Brick, un label qui commercialise des MOC sans qu’on sache trop si les concepteurs originaux touche le moindre droit (j’ai dans l’idée que non…). La qualité des briques est correcte, même si un cran en-dessous de Lego. On peut noter des petites nuances au sein d’une même teinte (plus la pièce est grande, plus elle est mate), des points d’injection très marqués et assez moches sur certaines (coup de bol, les pièces concernées sont masquées dans la structure du coffre), les tiles présentent dès l’ouverture des petites rayures et éraflures et donnent l’impression de briques d’occasion. Après, ça reste des défauts mineurs, le matos est costaud, les éléments s’emboîtent bien, sans forcer ni se décrocher. Seules les dents sont un peu limite parce que trop courtes d’un poil de fion, et celles du haut ont tendance à se décrocher quand on manipule l’engin. Si on les remplace par leurs équivalents Lego, ça tient nickel.
Ce MOC est livré sans instructions pour économiser sur le coût de production des livrets (et sur le prix de vente). À la place, on trouve une fiche cartonnée avec la référence du set à entrer sur le site vipbricks.com pour télécharger le pdf. J’aime bien l’idée, ça évite de gaspiller du papier à la tonne pour des notices qui ne servent le plus souvent qu’une seule et unique fois et avec lesquelles on se retrouve ensuite encombré à ne plus savoir où les mettre.
Vite monté, sympa dans son rendu, avec quand même quelques menus de conception faciles à corriger. À l’arrière, une seule charnière maintient le couvercle. Ou plutôt est censée maintenir, parce qu’en vérité la fixation est trop limitée et le couvercle se barre dès qu’on y touche. J’ai donc ajouté deux autres charnières identiques et maintenant, c’est du costaud. Autre bizarrerie, la serrure et la clé se positionnent aussi à l’arrière, côté charnières, ce qui n’a aucun sens, ou plutôt si, le mauvais sens, c’est carrément pas le bon côté. J’ai donc fait basculer la serrure sur l’avant et la clé fait office de pif pour la créature. Quant aux pieds, il faudra les ajouter soi-même ; ici, j’ai tapé dans mon stock de briques arrondies marron et bordeaux pour rester dans les teintes d’origine.