Coincé entre Terminator (1984), Commando (1985) et Predator (1987), Le Contrat (Raw Deal, 1986) a tout du film raté qui restera aussi mineur dans la filmo de Schwarzenegger que dans l’histoire du cinéma. On est sur un niveau digne de feue Hollywood Night sur TF1 pour ceux qui ont connu cette prestigieuse (sic) programmation qui hantait les écrans chaque samedi soir des années 1990.
Éjecté du FBI, Schwarzie part se refaire une virginité à la campagne où il officie comme shériff. Son ancien vient quérir ses services pour venger la mort de son fiston dézingué par des mafieux. Et voilà le grand Arnold lancé dans une mission sous couverture, couverture qui doit faire la taille d’une voile de galion vu la carrure du gazier.
L’affiche annonce du muscle et de la fusillade, attentes qui seront douchées bien comme il faut. L’emballage et le produit ne sont pas raccord, erreur de marketing qui ne peut faire que des déçus. D’autant que le film est nase, plat, bourré de clichés, inventif et original en rien, donc aucun risque de rattraper le coup.
Le Contrat tente d’être un polar, sans jamais y parvenir faute d’installer une quelconque ambiance. Incapable de savoir sur quel pied danser, il s’offre quelques écarts vers le film d’action type des années 80, les punchlines et les vannes à deux ronds en moins. Ce slalom boiteux est servi par une intrigue vue et revue d’enquête sous couverture où Schwarzie n’enquête pas vraiment, juste il grenouille parmi les mafieux. Les personnages se hissent au niveau de l’histoire qu’ils habitent, donc pas très haut, caricaturaux pour la plupart d’entre eux, au mieux ultra conventionnels. Leurs dialogues sont à l’avenant : à chier en VO, atroces en VF. Pour mettre ce festival du néant en boîte, John Irvin fait du John Irvin, soit rien, et sa réalisation peine à atteindre le niveau d’un téléfilm lambda. Seule qualité qu’on peut accorder à ce métrage : une grande cohérence dans la médiocrité de chacun de ses éléments.
Après une heure et demie à ne rien raconter, on a quand même droit à un beau final, bien qu’il n’ait aucun sens. Pourquoi Arnie se met à dégommer tous les méchants comme ça, d’un coup, maintenant ? Si c’était pour en arriver à cette conclusion au terme d’une simili enquête où on sait dès le départ que les méchants sont les coupables, est-ce que ça n’aurait pas été une meilleure idée de commencer par là ? Pourquoi s’enquiquiner à les infiltrer au lieu de foncer dans le tas direct ? Mystère…
Enfin bref, sur fond de Satisfaction des Stones, Arnold va trucider du gangster à foison au volant de sa bagnole. Alors attention, on n’assiste pas non plus à la scène ultime de fusillade du cinéma, mais comparé aux 90 minutes qui ont précédé, ça a l’air carrément bien. En fait, même le Cobra avec Stallone sorti lui aussi en 1986 passe pour un bon film à côté, c’est dire le niveau de ce Contrat de la honte…