Cinq films racontent les aventures de John McClane, dont deux, voire quatre, sont de trop. On dirait la saga Highlander. Eh oui, parfois, le meilleur moyen d’exploiter une idée, un univers, un personnage, c’est encore de se contenter d’un seul excellent film plutôt qu’une série de foirades.
Tiens, alors pour une fois, au lieu de passer en revue les films par ordre chronologie, on va partir en sens inverse du plus récent au plus ancien. Idée qui n’a rien d’aussi délirant qu’on pourrait le penser, parce que toutes les sagas qui s’enlisent en s’éternisant finissent quand même à un moment par te sortir un film à peu près potable. Et potable, il l’est parce qu’il est placé sous le signe du retour aux sources, un copier-coller réactualisé du premier opus.
Die Hard 5 : Belle journée pour mourir
John Moore (2013)
Celui-ci va aller vite à chroniquer : pas vu, parce que le 4 m’a vacciné pour de bon de la saga Die Hard. Pour en avoir lu le résumé, je ne doute pas que si je le visionnais, j’arriverais à la conclusion que c’est une tartine de chiasse.
Die Hard 4 : Retour en enfer
Len Wiseman (2007)
Un rythme mené tambour battant, beaucoup d’action et de spectacle… OK, on n’a pas à se plaindre de ce côté. Il y en aurait même trop en fait. La surenchère est telle que la franchise, en vient à défier les lois de la physique et ressembler à du Michael Bay. Descendre un hélicoptère avec une voiture, parce qu’on n’a plus de balles,comment dire… Cette trouvaille digne d’un McGyver de l’apocalypse sous acide, c’est du grand n’importe quoi.
Douze ans ont passé depuis le troisème opus. Bruce Willis n’a plus un poil sur le caillou. La différence d’âge, flagrante quand on enquille les films, ne lui a rien fait perdre de son tonus. Il reste John McClane, toujours au mauvais endroit au mauvais moment, mister répliques à deux balles comme on aime. Par contre, il n’a plus son marcel, et ça, c’est un crime !
S’il a perdu son costume traditionnel, il a, en revanche, il a retrouvé comme dans le deuxième volet un méchant sans intérêt ni charisme, dont on se demande pendant un moment s’il n’est pas qu’un sous-fifre meublant l’écran avant l’arrivée du super-vilain. Non. C’est lui le grand méchant pour de bon et il est à chier.
Le film de trop, aussi commercial que peu inspiré, torpillé par une surenchère excessive et délirante dans l’action qui en font l’épisode le moins crédible de la série, touchant selon les cas à la lourdeur ou au ridicule à vouloir trop en faire.
Une journée en enfer
John McTiernan (1995)
Après un deuxième volet qui n’avait pas convaincu tout le monde, voici venu le temps des rires et des chants, et aussi du retour aux sources, ce moment où on essaye de faire comme le premier pour accoucher en général d’un film pas trop mal mais pas très intéressant, parce que vouloir faire du neuf avec du vieux ne peut donner au mieux qu’une impression de déjà-vu.
On reprend donc le réalisateur du premier, on ajoute un lien aussi artificiel que foireux avec le méchant du premier, on ressort un binôme Noir/Blanc comme dans le premier, on réarrange une intrigue du premier autour d’un vol juteux. Seul nouveauté : on ajoute une histoire de vengeance… sauf que dans le genre motivation originale jamas exploitée au cinéma, on a vu mieux.
Résultat : un Piège de cristal en extérieur, pas indigne mais plein de facilités d’écriture et grosses ficelles.
58 minutes pour vivre
Renny Harlin (1990)
Piège de cristal mais dans un aéroport.
Toute la critique du film pourrait tenir dans cette seule phrase.
Mis à part le lieu, tout est à peu près pareil en moins bien. Moins d’humour, un méchant translucide au lieu du fracassant Hans Gruber, moins de PNJ marquants, moins de surprise…
Alors, ça se laisse regarder quand même, mais on est loin de ce qu’a pu être LE film de la saga.
Piège de cristal
John McTiernan (1988)
Un des meilleurs films d’action de la fin des années 80 pour ne pas dire de tous les temps. Il fait partie du tournant qui amorce la fin des héros bodybuildés invincibles stalloniens et schwarzeneggeriens vers un nouveau genre de personnage plus dans la moyenne physiquement et qui en prend plein la tête pendant tout le film. McClane finit quand même pieds nus, en marcel, les pieds lacérés, bastonné de partout, on est loin de Schwarzie qui ressort de Commando sourire aux lèvres avec à peine une égratignure.
Piège de cristal sait mettre en valeur son lieu : l’immeuble bouclé permet à la fois de jouer du huis clos et de se lâcher comme dans un film de guerre, car sa taille est celle d’un champ de bataille gigantesque.
Autre qualité du film trop souvent absente : la galerie de petits persos qui viennent ajouter du piquant et/ou du fun, comme le chauffeur de limousine.
Action à foison, punchlines à gogo, répliques cultes, scènes cultes, et aussi un méchant culte. Hans Gruber reste une référence, avec son flingue dans une main et sas références classiques plein la bouche. L’opposition dandy européen raffiné versus shériff bourru américain fonctionne à merveille.
Pour ainsi dire le film parfait et, de loin, le meilleur de toute la saga.
