La nuit derrière moi – Giampaolo Simi

La nuit derrière moi
Giampaolo Simi

Le Livre de Poche

Couverture roman La nuit derrière moi Giampaolo Simi Le Livre de Poche

Un roman qui se place du côté du “monstre”, Furio Guerri, un nom qui sent bon la furie et la guerre. Un récit qui utilise beaucoup la deuxième personne du singulier. Y avait du potentiel, quelque chose dans l’esprit des premières saisons de Dexter avec son antihéros serial killer et ses voix off, du temps où la série était potable.

Bon ben c’est ni très furieux ni très guerrier mais surtout très long et très bavard, sans tension ni suspense, incapable de jouer sur cette langueur qui occupe au final l’essentiel du bouquin. C’est un type qui se raconte et qui se la raconte, en se croyant intéressant alors qu’il n’est que théâtral, grandiloquent et poseur. Tout le monde n’a pas le charisme de Patrick Bateman…

Quatrième de couverture (que je pose comme ça, là, en plein milieu, pouf) :
Furio Guerri est commercial dans une société d’imprimerie. Il a une belle maison dans la province de Pise, une superbe femme, une fille excessivement gâtée pour qui il s’efforce d’être présent et compréhensif. Un modèle. Mais, derrière les apparences, se cache la face sombre de Furio, qui rôde près d’un lycée où il épie les jeunes filles. Quand il rencontre quelques difficultés professionnelles et qu’il découvre que sa femme, Elisa, lui ment, son “vernis de respectabilité” se craquelle. La tension monte, jusqu’à devenir insupportable. Va-t-il parvenir à se contrôler encore longtemps ?

Le gros défaut de ce bouquin, c’est d’avoir voulu marquer son lecteur avant de vouloir raconter une histoire, des personnages, une ambiance, une trajectoire… Il a pour lui d’être une mine de citations, de phrases qui font mouche et qui tuent prises isolément. Sauf que l’esbrouffe ne suffit pas, parce que mises bout à bout, ces punchlines ne racontent rien de plus que les traits d’esprit et saillies du personnage principal. Rien que de l’épate qui sonne creux.
Alors c’est marrant cinq minutes, ça fonctionne un temps, mais dès qu’on se rend compte qu’on n’aura pas davantage que du stand-up facile, ça devient relou. Étalé sur 350 pages, ça deviendrait même l’enfer à supporter…

La nuit derrière moi n’est qu’une copie carbone d’American Psycho, moins le punch et la profondeur de son modèle. Très dispensable, donc, on lui préfèrera le chef-d’œuvre de Bret Easton Ellis, d’un autre niveau et d’une autre trempe.

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