Clap de fin pour l’opération Fleur Sauvage ne fanera pas destinée à sauver les éditions Fleur Sauvage et leur label Aconitum.
La barre fatidique des 16000 a été atteinte, un premier objectif rempli même si éloigné des 55000 du dernier palier.
40 jours à ramer à plusieurs centaines de personnes… j’aurais dû sauter de joie à l’annonce des 100%. Je finis en demi-teinte.
La dernière série de montages, parodies et détournements :
L’heure est aux remerciements, voici donc les mercis de moi (en bon français dans le texte) :
– Merci à Bertrand Binois et Adeline Kemp, illustrateurs pour Fleur Sauvage et Aconitum, ce fut un plaisir de me glisser dans vos couvertures.
– Merci à celles et ceux qui m’ont soufflé des idées en cours de route et aidé à maintenir intacte la motivation pendant 40 jours. Cœur avec les doigts à tous les gens qui ont apprécié mes bricolages.
– Et bien sûr remerciements aux lecteurs et lectrices d’Un K à part qui auront participé à l’opération d’une façon ou d’une autre.
Pour les remerciements globaux à l’ensemble des contributeurs, ce n’est pas à moi de le faire, puisque je ne suis pas chef des opérations et j’en suis bien content, parce que c’est toujours une question épineuse. Saint Mindfuck, priez pour nous… Si tu traites tout le monde de la même façon, les gros contributeurs ou participants actifs peuvent avoir l’impression que la reconnaissance n’est pas à la mesure de leur engagement. Si tu mets des gens en avant, les autres risquent de se sentir négligés.
Il existe pourtant une solution évidente pour éviter de froisser les susceptibilités : le même merci pour tout le monde en public et les remerciements spécifiques en privé.
Parce que sinon ça finit toujours mal. Suffit de voir ce qui circule sur Facebook en dehors du groupe de soutien et même dedans quand tu grattes la surface de tel ou tel commentaire. Des petites incompréhensions aux grands dramas… :pop-corn:
D’autant que c’est pas gagné pour Fleur Sauvage. 16000€ et quelques, c’est bien, très bien même, l’éditeur va pouvoir éponger quelques ardoises et avoir du temps pour essayer de relancer la machine. Mais on est loin des 55000 qu’il aurait fallu. Donc pas à l’abri d’un autre Ulule. Et là, les erreurs de communication qui ont émaillé le projet risquent de se payer cher. Quelque part c’est déjà le cas. Je connais bien le fonctionnement d’Ulule, le chiffre final aurait pu atteindre le double sans grande difficulté… Il n’y a pas que les écrits qui restent, les déceptions aussi : certains y regarderont à deux fois avant de se réinvestir dans une opération de sauvetage bis et c’est bien dommage.
Concernant ma pomme, je remettrai le couvert si besoin… mais je procèderai différemment avec un retour aux fondamentaux du blog.
Alors quel bilan pour Un K à part ? Je vais t’épargner le coup de polish sur l’image et l’ego à travers les chiffres de dons et de bouquins achetés. Je n’ai pas vocation à jouer les Enfoirés à moi tout seul.
Si tu as raté des épisodes, je te mets quand même les liens vers les chroniques et montages qui sont l’essence du blog, opération de sauvetage ou pas : Le Cri, Marc Falvo ; L’outre-blanc, Oksana et Gil ; La promesse, Cédric Cham ; Variable d’ajustement, Philippe Declerck ; Blackstone, Guillaume Richez ; galeries n°1, n°2 et n°3.
Après, le détail, on s’en tamponne. J’ai hésité à le mettre, je l’ai viré et réécrit une dizaine de fois. Parce que d’un côté j’ai fait des trucs et je ne vois pas de raison de jouer les faux modestes en les passant sous silence, de l’autre je ne suis pas le seul, loin de là (plus de 450 donateurs, sans compter – parce qu’il y a toujours des oubliés – tous ceux qui n’ont pas eu les moyens de filer du blé mais auront relayé l’information et touché d’autres personnes).
Quarante jours d’opération – très biblique comme délai – laissent le temps de l’observation, de la réflexion, de la remise en question. Je me suis pas mal creusé la soupière sur la philosophie du blog . Elle ne va pas changer et restera estampillée “iconoclasme et électron libre”, mais quelques inflexions se dessinent, que je peaufinerai pendant le grand calme des vacances d’été.
Donc mon bilan ? J’ai fait ce que j’estimais devoir faire, dans la mesure de ce que je pouvais faire, et pis c’est tout.
Sur Facebook, notre groupe a dépassé les 550 (moins un). On a posté des messages et des photos, partagé, commenté, liké, lancé des opérations un peu dans tous les sens… Un joyeux foutoir avec aussi ses erreurs de parcours niveau communication. Mais bon, on y est arrivé, c’est tout ce qui compte. Enfin, ça devrait être tout ce qui compte. Au conditionnel. Comme je devrais être joie… sauf que je ressens une impression mitigée, limite d’échec.
Dans le détail, on s’en fout de savoir qui était dans le groupe de soutien ou pas. On s’en fout de savoir qui a fait quoi, l’important c’est d’avoir fait quelque chose tout court (j’entends quelque chose de plus constructif que brasser du vent les deux premiers et les deux derniers jours tout en brillant par son absence entre deux). On s’en fout de savoir qui en a fait le plus, c’est pas une course. On s’en fout encore plus de savoir à quel titre, éditeur, auteur, libraire, blogueur, autre, rayer les mentions inutiles.
Après, ça n’a rien d’un scoop d’annoncer que la littérature est un monde où l’ego occupe une place “non négligeable” (j’ai fait euphémisme LV2 au lycée).
La très hiérarchisée république des Lettres aura encore démontré sa verticalité et c’est bien dommage, parce qu’on est tous lecteurs avant d’être autre chose. Il n’y a pas plus horizontal, tous à la même enseigne.
Le bilan du bilan, c’est qu’on est arrivé au bout, que Fleur Sauvage va pouvoir respirer, que j’ai croisé dans cette opération des gens très chouettes venus de tous les horizons… mais que j’attends toujours de la part de l’éditeur, David Lecomte, un remerciement pas volé vu comment je me suis défoncé.
Si c’était à refaire, pas sûr que je le referai… parce que tous les beaux discours sur la lecture qui ouvre l’esprit, c’est de la connerie en branche.