Deux bouquins sur le tatouage, un thème qui m’est cher, mais ça tu le sais déjà si tu as jeté un œil à ma photo de présentation.
Au programme : Tattoo design book et 1000 Tattoos.
Tattoo Design Book
タトゥーデザインブック ~世界の神々編~
Fujimi Mook
Si tu vois une succession de carrés en guise de titre, les langues orientales ne sont pas activées sur ton ordi. Tu peux toujours les installer, mais si tu ne lis pas le japonais, tu ne seras pas plus avancé de voir ledits carrés se changer en petits bâtonnets enchevêtrés.
Ce bouquin est le premier numéro spécial de Tattoo Tribal, magazine consacré au tatouage comme son nom l’indique (mais pas que le tribal comme son nom pourrait le laisser croire).
Hors série de Tattoo Tribal à couverture souple de 160 pages sorti en 2005 chez Fujimi Mook, ce Tattoo design book (タトゥーデザインブック) est consacré aux dieux du monde entier (世界の神々編). C’est marqué dessus, comme le Port-Salut. Tout en japonais, donc tintin pour ta pomme si tu ne le lis pas couramment.
Le livre est chapitré en quatre grandes parties : hindouisme (30 pages), christianisme (30 pages), bouddhisme (60 pages), le reste (30 pages).
Les trois premières sont les plus intéressantes, avec passage en revue d’une tripotée de divinités (dont les noms sont donnés en japonais ET en anglais). Chacune a droit à sa notice, avec illustrations et explications sur la symbolique dans leurs représentations (histoire de ne pas se faire tatouer n’importe quoi mais des motifs qui ont du sens). S’ajoute un paquet de photos de tatouages pour avoir une idée du rendu en vrai. Bien fichu, concis, iconographie abondante, rien à redire, il s’agit d’une mine d’informations et d’inspiration.
La dernière, qui regroupe les mythologies chinoise, grecque, scandinave, égyptienne et aztèque, est un parent pauvre torché à la va-vite. Des panthéons réduits à trois, quatre malheureux dieux, aucun tatouage pour les illustrer. On se contentera de quelques images repiquées de la peinture ou de bas-reliefs, accompagnées de notices qui restent correctes.
Je ne possède pas les autres livres de la série, mais pour ceux que le sujet intéresse, il en existe sur les dragons, les animaux, les fleurs, re-les dieux, re-les dragons, les motifs tribaux…
1000 Tattoos
Henk Schiffmacher
Tashen
Parce que la catégorie dite des “beaux livres” mériterait d’être rebaptisée “chers livres”, Taschen a tenté le pari était de proposer des recueils de photos dont l’achat ne t’endette pas sur douze générations. Bien vu, l’aveugle. Dans le lot, on trouve la série intitulée 1000 [machins], orientée surtout art contemporain (chaises, lampes) et nibards (nus, pin-up, lingerie).
Nous, on va s’intéresser à 1000 Tattoos pour rester raccord avec le sujet de cet article.
700 pages dont 650 de photos. Une intro d’une quinzaine de pages en anglais, la même en allemand, rebelote en français. Ce sera tout côté texte. Concis mais bien fichu, puisqu’il balaie aussi bien la technique que les aires géographiques, et passe en revue les fonctions du tatouage (artistique corporel, fonction religieuse ou magique, marqueur social, symbole d’identité…). Evidemment, il s’agit d’un survol, mais l’intro aborde toutes les pistes nécessaires. Seul regret, l’absence de références bibliographiques pour approfondir le sujet.
Ensuite, on attaque le corps du bouquin : les images. Quelques dessins, peintures, gravures, et des centaines de photos qui vont de la fin du XIXe siècle aux années 1990 en une espèce de fourre-tout organisé. Océanie autour des années 1900, style classique dans les années 1920-50 (Grande-Bretagne, Pays-Bas, Danemark, Japon), énorme catalogue couvrant les années 1900-1980 avec moult artistes de cirque, marins et soldats, un chapitre consacré aux tatouages japonais, et enfin le tatouage contemporain (années 90).
Cette énormissime galerie permet de voir l’évolution tant dans les thèmes que les styles, même sans explications à côté. Donc ouvrage intéressant en terme d’histoire imagée du tatouage, et bon filon pour ceux qui cherchent des idées de motifs anciens à se faire gribouiller sur la peau.