Hétéroclite : adjectif qui s’écrit en un seul mot, sauf quand on parle de littérature érotique. Ce qui ne sera pas le cas aujourd’hui, pas la peine de commencer à débraguetter vos frocs.
Au menu :
– L’Amante d’Etretat (Stanislas Petrosky)
– Les Israélites (Time Life)
– 365 jours zen
L’Amante d’Etretat
Stanislas Petrosky
L’Atelier Mosésu
Chouette couverture… enfin, chouette si on aime les natures mortes type vanité – ce qui est mon cas.
Le prologue m’a plu, le reste moins. C’est surtout le format qui m’a posé problème. Il y a de bonnes idées (le bambou) mais pas assez pour tenir cent vingt pages. Un volume bâtard, trop court pour un roman, trop long pour une nouvelle. J’ai trouvé le temps un peu long, un comble pour un récit court.
Plutôt que rallonger la sauce, je pense qu’il aurait fallu condenser. L’Amante d’Etretat aurait pu donner une excellente nouvelle à la fois sombre, mélancolique et percutante. Suffit de voir la fin pour s’en convaincre : typique des nouvelles à chute.
En cours de lecture, il m’a semblé que ce bouquin s’adressait plutôt à un lectorat féminin – ce que m’a confirmé Petrosky lors du salon d’Esquelbecq. A sa décharge, ce n’est pas sa faute si je n’appartiens pas au public cible pour cause de poil au menton et d’organes reproducteurs externes. Il n’en reste pas moins que je reste mitigé, avec une impression de précipitation dans l’écriture (ou dans l’édition) et d’inaboutissement. L’Amante d’Etretat aurait gagné à prendre le temps de la maturation dans son format et du polissage sur son style indigeste.
Les Israélites
Time Life
Ah, Time Life et sa collection de vulgarisation… On y trouve tout et n’importe quoi et celui-ci entre dans la deuxième catégorie. Les auteurs font moins œuvre d’historiens que de prosélytes. La Bible est moins considérée comme une source écrite incontournable mais sujette à caution au plan scientifique que comme un récit authentique jusqu’à la moindre virgule. L’objectivité et la neutralité de l’historien s’effacent devant le statut de peuple élu des Hébreux, qui imprègnerait l’Histoire des origines à nos jours. Ce qui est donc a) hors sujet pour la période traitée et b) hors de propos puisque cette vision de la marche de l’Histoire relève des philosophes (ou des théologiens).
Vaut mieux faire l’impasse sur le texte, trop orienté pour avoir une réelle valeur, et se contenter de l’iconographie, très riche.
365 jours zen
Le Courrier du Livre
L’exemple même du livre à côté de la plaque, qui te colle du zen parce que le mot fait vendre. L’introduction développe un historique du bouddhisme comme si le terme était synonyme de zen. Bonjour le contresens. Déjà, le zen n’est qu’une branche du bouddhisme, il ne représente en rien la foultitude d’écoles de pensée bouddhistes. Ensuite, stricto sensu, le zen est japonais. On peut ergoter sur le mélange indo-sino-coréo-nippon, il n’empêche que zen = Japon, avec certaines caractéristiques propres, inconnues dans le chan (Chine) ou le son (Corée).
On se demande donc ce que viennent faire là autant d’auteurs qui ne relèvent pas à proprement parler du zen. D’autant que la moitié d’entre eux ne sont que des pseudo-maîtres contemporains, qui se contentent de ressortir en dix lignes ce que les anciens synthétisaient en trois avec un meilleur sens de la formule.
Une compilation foireuse pondue par un jemenfoutiste, y a pas de quoi être zen.