La tradition veut que l’été soit propice aux aventures torrides sur la plage, au camping ou au Macumba, on va donc rester dans les clous et parler tourisme sexuel, mais en dur, pas en plein air ou sous une toile de tente : à l’hôtel, dans une chambre en particulier, la n°121.
Chambre 121
Suite 121
Boccère
Dynamite
Les aventures sexuelles d’un réceptionniste d’hôtel étalées sur plus de 300 pages, on se dit avant même d’ouvrir le bouquin que le concept va vite tourner en rond et se répéter. C’est pas faux. Vaut mieux éviter de lire Chambre 121 d’une traite, sinon on se retrouve vite gavé. Fragmenter la lecture ne sera pas un souci, puisqu’il s’agit d’un recueil d’une cinquantaine d’historiettes. Suffit d’en lire chaque soir une, deux, trois, quatre, et au premier soupir poussif repousser la lecture des suivantes au lendemain.
La force de cette BD, c’est d’explorer un vaste panel de fantasmes, pratiques et situations pour éviter les redites. Il y en a pour tous les goûts, ce qui ravira les amateurs de diversité. Le revers de cette variété et le découpage en pastilles de six pages qui sautent du coq à l’âne, c’est un manque d’unité globale. Et même en essayant de varier les plaisirs, Boccère a eu la main lourde en traînant cette série pendant des années et autant de pages : la seconde moitié de l’ouvrage est moins emballante que la première, ça s’essouffle et ça se répète, peu importe les efforts du scénariste et du dessinateur (qui sont une seule et même personne). Donc sympa à lire mais à petites doses.
Les récits sont très narratifs, chargés en texte, avec plus de “voix-off” à la première personne, que de dialogues. Le dessin est simple mais pas simpliste, très clair grâce à l’astuce du fond blanc (très utilisée par Gotlib) qui permet de faire ressortir les personnages sans les noyer dans le décor.
Suite 121 est la suite de Chambre 121, sauf que le jeu de mot du titre tombe à plat, notre bon vieux réceptionniste n’étant plus réceptionniste depuis la fermeture de l’hôtel qui servait de cadre à ses turpitudes dans le premier opus.
En fait, tout tombe à plat. Déjà que Chambre 121 avait pas mal tiré sur la corde en s’étalant beaucoup trop et en venant à se répéter sur la fin, mais là le constat est pire. Le charme des débuts n’opère plus depuis un bail et ce volume est répétitif d’entrée parce qu’il raconte peu ou prou la même chose, et en plus mou par-dessus le marché. Dispensable, très dispensable.