Carnet de bord : Abbeville 2024

Première sortie en salon depuis mars 2020, le Covid, le confinement, tout ça tout ça. Quatre ans que je n’avais pas mis les pieds dans une mondanité littéraire.
Ben ça m’avait pas manqué.

Salon du livre Abbeville

Or donc ce week-end se tenait en ma bonne (sic) ville d’Abbeville le rendez-vous lettré annuel. Principe de ce salon, inviter un pays random à chaque édition. Cette année, c’est tombé sur le Liban. OK. Ça aurait aussi bien pu être le Lichtenstein, la république aztèque ou l’Empire galactique, OK aussi.
C’est un salon qui est très bien quand on a 12 ans et moins, au-delà c’est un peu plus discutable. Avant, pendant et autour du salon, tout un tas d’activités et ateliers, dont 90% à destination du très jeune public. Sur place, les trois quarts des bouquins relèvent du jeunesse. Tant mieux pour les jeunes lecteurs. Par contre, pour les autres, on a l’impression d’être la cinquième roue du carrosse. D’autant qu’Abbeville, ville de la jeunesse, mouais… Population vieillissante, moins de naissances que de décès, un trou dans les 18-25 ans parce que pas d’études supérieures sur place donc faut aller ailleurs (Amiens, Lille, Paris, Dagobah…), et beaucoup de cheveux gris ou blancs parmi les habitants. Donc la proportion gagnerait à mon sens à être rééquilibré pour correspondre davantage à la population et attirer davantage de public.
On en dira autant du contenu proposé. Pour les adultes, le polar est très représenté. Les genres de l’imaginaire brillent par leur absence sur la tranche d’âge allant du lycée aux portes de la mort. Un chouïa de SF et de fantasy plus mature que le merveilleux des contes de fées pour les 4-6 ans, ce serait pas mal non plus. Et des stands éditeurs, et pas que des auteurs, ce serait bien aussi, même si leur présence doit écorner le monopole des ventes du libraire local. Au moins, il m’a semblé voir moins d’Edilivre sur les tables, c’est un mieux, cette maison étant à l’édition ce que mes intestins sont à la cuvette de mes toilettes.
À partir de là, on l’aura compris, j’ai pas posé sur place faute de correspondre à ce que le salon proposait. À part la touche polar, le reste ne cadrait en rien avec mes goûts de lecture et mon âge vénérable.
Je suis donc reparti les mains vides. Ce qui a au moins le mérite d’être économique.
Ma chère et tendre, idem. En pire. Déjà que moi, quand il s’agit d’acheter des bouquins, je suis devenu depuis quelques années ultra sélectif au point qu’on me surnomme “Le Draconien”. Bon ben elle, on l’appelle “La Dragonienne”, la même mais avec un lance-flammes.
Maman a quant à elle acheté quatre livres ! Youhou ! On est loin de ses emplettes d’éditions précédentes qui étaient du triple. Sauf que voilà entre les industriels qui se gavent de marges et youpi l’inflation, l’électricité qui a encore grimpé le mois dernier parce que taxe de l’État (le même gouvernement qui dit s’inquiéter du pouvoir d’achat des Français) et la hausse des impôts locaux pour in fine moins de services puisque le ramassage des déchets verts a été squizzé par la mairie qui invite les Abbevillois à “devenir acteurs en faveur de l’environnement” (en clair, démerdez-vous), ben tout ça mis bout à bout, les temps sont durs et pas évident de faire marcher le commerce. Quand les fins de mois commencent le 10, y a plus un rond en caisse pour un salon qui a lieu le 16 et le 17.
Quelques années auparavant, on repartait avec un total de douze, quinze, jusqu’à vingt bouquins. Aujourd’hui quatre. Ite missa est.

Publié le Catégories Salons

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