On peut trouver cet étron intergalactique sous au moins trois titres : Bangkok Fighter, Bangkok Renaissance et Bangkok Revenge. Peu importe le plumage, le ramage ne change en rien : ce Ong-Bak du pauvre est une merde finie.
Le personnage principal, Manit, est incarné par le pire acteur que la terre ait jamais porté. Pas qu’il joue mal, juste qu’il ne joue pas du tout. En comparaison, le monolithique Steven Seagal passerait pour un dieu de l’Actors Studio. Affubler le personnage d’une pathologie qui le rend incapable de ressentir donc d’exprimer une émotion sent le cache-misère à plein nez. Cette ficelle scénaristique aux allures de corde XXL ne prend pas. “L’acteur” (sic) Jon Foo exsude le même charisme que son personnage. Ou qu’un poulpe. Sa pseudo nonchalance donne plutôt à penser qu’il n’en a rien à branler de ce qu’il non-joue. Les autres comédiens sont à l’avenant : des tanches.
Jean-Marc Minéo se révèle aussi piètre réalisateur que scénariste. L’histoire, déjà vue mille fois, est traitée n’importe comment à grands coups de clichés, ellipses et incohérences. Le cadrage foireux et l’image dégueulasse puent l’amateurisme avec un niveau de réalisation proche de Vidéo Gag. Le moindre effet de caméra est raté. Minéo réussit même à foirer un truc basique comme poser une caméra et coller deux personnages devant pour qu’ils tapent la discute.
L’ensemble respire l’ennui, la faute à un rythme mollasson comme une bite gorgée de bromure. On saute d’un poncif l’autre en se faisant chier. Une romance artificielle, un gang de poufs cosplayeuses, des flics corrompus, un traître, un gamin recueilli par un vieux sage qui lui enseigne les arts martiaux, rien ne nous sera épargné.
Présenté comme le nouvel Ong-Bak dont il est un copier-coller raté, Bangkok Fighter souffre du même défaut : le scénar famélique prétexte à enchaîner des scènes de baston. Sauf que dans Ong-Bak, au moins, elles étaient bien foutues et impressionnantes. Ici, des combats sortent de nulle part et on n’y voit pas grand-chose puisque cadré avec les pieds. On dirait moins un produit fini qu’un brouillon.
Seul intérêt, les dialogues. Ils sont à chier comme le reste mais ont le mérite de devenir comiques au milliardième degré. Jon Foo ne s’exprime que par phrases qui tuent, toutes plus clichés les unes que les autres et sorties tout droit des années 80. Chaque réplique tombe à plat, le bide intégral, à un point que ça en devient comique. Le doublage moisi n’arrange rien.
Quitte à choisir une production fauchée avec histoire simpliste et des acteurs pas excellents mais qui ont le mérite de se donner à fond pour offrir une vraie performance martiale, matez plutôt Ong-Bak ou les vandammiens Kickboxer et Bloodsport. Vandamme et sa noix de coco, Vandamme et sa brique, Vandamme et son grand écart, Vandamme et ses bouts de verre, ça c’était quelque chose !