L’Appel des Éléments, Le Soulèvement – Stéphane Melin

L’Appel des Éléments
T.2 Le Soulèvement
Stéphane Melin

Couverture Appel des Elements Soulèvement Stéphane Melin auto édition

Dix ans ont passé depuis la fin de L’Appel. La paix est revenue et avec elle la reconstruction de tout ce qui avait été berzillé dans le tome 1. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où… Big badaboum ! Deux déesses dégringolent en petite tenue, éjectées du panthéon suite à un putsch céleste. Fin des vacances pour Abel et ses amis, il va falloir repartir à l’aventure.

Dungeons and dragons fantasy roleplaying game

Dans les grandes lignes, la chronique du tome 2 sera identique à celle du volume précédent (et paf, je viens de m’auto-spoiler !).

Au rang des bons points, la qualité éditoriale de l’ouvrage.
L’auto-édition souffre souvent d’amateurisme, entre couvertures coloriées par des gosses de trois ans, mise en page réalisée par Pew l’aveugle et correction confiée à des analphabètes. Après, quand je vois de quoi est capable l’édition traditionnelle, qui se lâche de plus en plus sur les festivals de coquilles et les couvrantes à base de photos génériques ou de dessins minimalistes torchés sur un coin de table par des types encore moins doués en dessin que moi, je me dis que les bras cassés ne sont pas l’apanage de l’auto-édition. ‘Fin bref.
On croise aussi des Gaulois réfractaires au poil dans la main et aux économies de bouts de chandelle. Stéphane Melin est de ceux-là. Il a compris qu’un bouquin, ce n’est pas que du texte mais aussi tout ce qui va autour : la couv’, la mise en page, la typo, la correction, l’impression, la reliure… La passion, l’enthousiasme et la bonne volonté ne remplacent pas la compétence. Pour aboutir à un résultat correct, pas de secret, il faut faire appel à des professionnels. Ici, tu le vois d’emblée avec la couverture signée Ptitvinc. Quand tu ouvres le livre, même topo : mise en page aérée et carrée, zigouigouis décoratifs discrets sur les numéros de pages et de chapitres, texte propre qui ne fera pas danser la samba à Bescherelle dans sa tombe. Du travail nickel qui donne envie de lire et rend la lecture agréable.

En dedans, de la fantasy classique à la Donjons & Dragons. Une bande de héros, une quête, une grande vadrouille dans un univers imaginaire, de la magie élémentaire, de la castagne à la dague, tout y est.
L’histoire est linéaire mais menée avec le sens du rythme et de la péripétie. La balance entre descriptions, dialogues, action et construction de l’univers évite les longueurs. Selon l’expression consacrée, “ça se lit bien”, sans ennui.
Les seuls défauts viennent d’une surcharge de verbes introducteurs et d’une tendance à l’emphase (majuscules à foison, personnages qui prennent des poses théâtrales et balancent des phrases ronflantes sorties tout droit d’un roman de chevalerie).

Clint Eastwood dragon pour une poignée de dollars
Un chevalier et sa monture…

Comme je l’avais expliqué dans ma chronique précédente, ce n’est plus le style de fantasy qui m’emporte. J’attends du genre qu’il sorte de ses codes, qu’il propose des personnages gris plutôt que noirs ou blancs, et que l’auteur ne raconte pas seulement une aventure mais ajoute un propos par-dessus.
Cela dit, la fantasy classique reste le meilleur moyen d’aborder le genre par son versant le plus accessible. Passage indispensable pour en appréhender les codes et le langage. Sur ce plan, L’Appel, Le Soulèvement et Le Déferlement représentent une somme et constituent autant une bonne porte d’entrée pour les néophytes qu’une lecture intéressante pour les amateurs.
Dans mon cas, même si je n’en lis plus des masses, c’est toujours l’occasion de belles bouffées de souvenirs. Les grandes heures de rôliste de ma jeunesse…

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