Film catastrophe qui porte bien son nom, Cloverfield est une daube, une bouse, un étron, une merde.
Comme toujours à lire certaines critiques de la presse, on se demande si on a vu le même film… Ce truc est un cauchemar et pas dans le bon sens du mot. Déjà, je n’avais pas aimé La Guerre des Mondes de Spielberg, mais là… on dirait un remake par Uwe Boll, c’est dire le niveau foireux.
Au début, j’ai cru avoir à l’écran un screener filmé avec un téléphone portable. Ah non, c’est un DVD… Ah…
Sous couvert de “réalisme”, tout est en effet filmé caméra au poing. On parle quand même d’un monstre géant qui dévaste New York, je doute qu’un artifice si bon marché ajoute quoi que ce soit de “réaliste” à une trame pareille.
Et une bonne shaky cam, ça se travaille. Suffit pas de filmer comme ça à la ouanegaine, sinon l’image est pas lisible du tout. Tu prends Il faut sauver le soldat Ryan, y a de la shaky cam, avec du grain en plus, et pourtant on y voit clair. Cloverfield, y a de la shaky cam aussi, avec du grain bien dégueu, et on voit que dalle dans cette purée de caca, d’autant que pour bien faire tout se passe la nuit. L’image bouge, zomme, dézoome, saute d’un personnage à l’autre, avec un nombre impressionnant de plans sur des panards, à croire que le caméraman est fétichiste des arpions.
Cette esthétique (sic) digne de Vidéo Gag aboutit à un résultat contre-productif : on s’attend à voir des gens se vautrer pour le plus grand plaisir de Bernard Montiel. Bonjour la tension dramatique…
Avis à tous les réalisateurs qui fréquentent le blog : arrêtez avec les films caméra au poing ! Ça ne fait pas réaliste, c’est gerbant à visionner, et le coup du faux docu n’est même plus original.
La scène initiale de la fête, le calme avant la tempête (super original comme exposition) est loooongue, d’une vacuité sans nom, avec des dialogues dignes d’une soirée entre potes éméchés. Le casting est à l’avenant. Dix-huit minutes (!!!) que vous pouvez passer en accéléré (mais dans ce cas, prévoyez un sac comme dans les avions, parce qu’on a déjà le mal de mer en vitesse normale).
N’attendez rien de la fameuse scène de la tête de la statue de la liberté qui se viande. Les dix secondes qui auraient pu valoir le coup sont mal cadrées, à moitié floues, filmées de trop près et encombrées de vingt figurants.
Le reste du film, c’est des plans flous de gens qui courent ou de pieds comme tout bon cinéaste amateur sait le faire. On voit à peine la créature pendant la première heure sachant que le supplice dure 1h10.
Niveau réalisme, j’ai beaucoup aimé la vitesse de déploiement de l’armée – une demi-heure pour avoir des blindés dans toutes les rues, un record de Blitzkrieg – alors qu’aucun radar n’a repéré une créature de la taille d’un porte-avions débouler dans le port de New-York.
En résumé, la véritable histoire est celle d’un type va chercher sa copine. La créature qui attaque New York est juste un argument de vente, une intrigue très secondaire. Le tout est filmé par un caméraman du dimanche. Voilà, c’est tout. On n’en saura pas de plus (l’article sur Wikipedia en dit assez long sur le fait que même les scénaristes et producteurs n’ont pas l’air d’en savoir davatange).
Aucune explication ou hypothèse qui donnerait un semblant de fond, aucune originalité, aucune qualité technique, casting au rabais pour le peu qu’on peut voir de leur prestation, pas un pet de thématique là où The Host avait des choses à dire au-delà de sa grosse bébête.
Cloverfield ne se regarde même pas au second degré comme un nanar involontairement amusant, c’est juste un navet, une purge, de la chiasse.