Comme son nom ne l’indique pas, Dead Shadows est un film français. Je suppose que le titre en anglais, c’est pour l’export. Y a pas de gens à l’étranger pour traduire les titres dans leur langue ? Enfin, tant mieux si on l’exporte, on n’en veut pas chez nous.
D’inspiration lovecraftienne – je pense en premier lieu à La Couleur Tombée du Ciel – Dead Shadows est présenté comme un film d’horreur français. Je vais apporter une nuance sémantique : c’est une horreur française.
Le film est court. Une heure et quatorze minutes. Une chance. Paradoxalement, le temps semble long. Parce que chiant pendant les quarante premières minutes où il ne se passe rien. À part poser des jalons, la narration n’avance pas. Comme lesdits jalons ne seront ni expliqués ni utilisés par la suite, on cherche encore l’intérêt de tourner en rond pendant trois quarts d’heure. Un enchaînement de scènes décousues, dont aucune ne pose d’ambiance et encore moins de suspens. On a vu assez de films d’attaques/mutations extraterrestres pour connaître la chanson et se passer d’une exposition aussi longue. Pour en arriver là, un court-métrage aurait fait l’affaire plutôt qu’un long rempli de néant.
Ô miracle, les incohérences ne sont pas nombreuses. Par contre, elles sont de taille. La pérode de la comète de Halley qui tombe de 76 à 11 ans ?!? Y avait peut-être un moyen de choisir une autre comète ou un autre vecteur. Quant au héros qui passe de geek timide avec une phobie de l’obscurité à héros de la castagne à coups de batte de base-ball en pleine nuit, c’est nimp. Sa particularité, intéressante à exploiter dans ce contexte, s’envole d’un coup.
L’interprétation fleure bon l’amateurisme. Les efforts de diction et d’articulation sont perceptibles. La faute sans doute à des scènes, des situations, des dialogues forcés, factices. Les comédiens ne croient pas à ce qu’ils jouent et ça se sent. Les cadavres ressemblent moins à des morts qu’à des acteurs qui font semblant d’être morts. Les maquillages renvoient l’image de ce qu’ils sont, des artifices, sans créer d’illusion. Tout sonne faux.
Les effets numériques se ressentent du manque de moyens, mais ce sont eux qui s’en sortent le mieux finalement et certains sont même pas mal foutus. Le vrai problème, c’est tout le reste. L’écriture ? Vide. La narration ? Bancale. La direction d’acteurs ? Inexistante. La mise en scène ? Amorphe.
Ni fait, ni à faire.
À choisir entre la peste et le Cholewa, la peste est préférable à cette purge.