Star Wars, le jeu de rôle de La Guerre des Étoiles
(Seconde édition)
West End Games / Descartes Éditeur
À la fin du siècle dernier, dans une galaxie très proche, l’histoire d’une occasion manquée…
Le premier jeu de rôle Star Wars sort en 1987 aux States d’Amérique. Il est traduit et édité en France l’année suivante par Jeux Descartes. Une seconde édition française voit le jour en 1993.
À l’époque, la saga Star Wars, on l’appelle encore La Guerre des Étoiles, c’est dire si ça remonte. Elle ne se compose que de trois bons films, les épisodes IV, V et VI, une trilogie flamboyante pas encore recouverte par les déchets cinématographiques que le XXIe siècle a cru bon de lui jeter à la tronche (le I, le II, le III, le VII, le VIII, le IX, Solo…).
Or donc, le jeu de rôle m’aura occupé le temps d’une seule et unique partie. Une expérience courte, véritable étoile filante rolistique.
Pas que le jeu soit mauvais, bien au contraire. Système simple, tout à base de dés à 6 faces classiques, rapide à prendre en main. Univers connu, infini dans ses possibilités. Et puis Star Wars, quoi, ambiance épique qui vend du rêve.
Donc un bon jdr, assez bon pour que, d’après la légende, certains le pratiquent encore dans cette version antédiluvienne.
Tout aurait pu aller pour le meilleur dans le meilleur des mondes de SF, sauf que non. Le jour où on a joué, personne ne voulait maîtriser, c’est donc moi qui m’y suis collé comme à chaque fois que le groupe de joueurs voulait se la couler douce à jouer sans trop se fatiguer. Autant sur certains jeux, ça me dérangeait pas, autant là, j’avais envie de jouer, pas de maîtriser. J’avais en tête un perso de stormtrooper déserteur, renégat de l’Empire, de quoi bien se marrer. Un doux rêve inassouvi… Le reste du groupe – trois joueurs, une joueuse – a frappé fort lors de la création des personnages : un clone de Luke, deux clones de Han Solo, un clone de Leia. De la part de débutants, ce degré zéro de l’inventivité ne m’aurait pas dérange, faut bien se faire les dents et autant le faire avec ce qu’on connaît, autant de la part d’un groupe qui avait déjà quelques années et quelques jeux à son actif, je m’attendais à ce qu’on sorte un minimum des sentiers battus. Bref, entre la maîtrise à reculons et le casting pas emballant, je ne me suis pas senti de poursuivre l’aventure après ce premier scénario qui aura aussi été le dernier.
Si le jeu est très accessible à des débutants, on n’en dira pas autant du bouquin. L’ordre des chapitres laisse perplexe. On démarre avec les personnages et la liste de compétences, on enchaîne avec la maîtrise d’une partie (chapitre que j’aurais placé avant), on poursuit avec les mécanismes d’actions et de combats, pour revenir ensuite sur les caractéristiques et les compétences. Viennent ensuite les chapitres sur les déplacements puis les voyages spatiaux, qui auraient pu être condensés en un seul, vu que les voyages spatiaux sont une forme de déplacement. Après ça, on aborde l’univers de La Guerre des Étoiles, alors que ça aurait peut-être été bien de commencer par là pour poser le décor. Enfin, l’éternelle section d’équipement clôt le corpus principal. Les principes de base des jeux de rôle se retrouvent catapultés en appendice à quelques pages de la fin, alors qu’ils auraient dû se situer juste après l’intro.
Organisation d’ensemble pour le moins déroutante et rock’n’roll… M’enfin bon, à l’arrivée, le contenu y est et tous les points sont couverts, au moins la base pour démarrer. La gamme de suppléments était très riche à l’époque, avec plus d’une trentaine de titres en VF, pas loin d’une centaine en anglais. En furetant sur les sites d’occasion ou au détour d’une brocante, y a sans doute moyen de dénicher des affaires qui valent le coup, même si ça devient de plus en plus difficile, vu que depuis quelques années, tous les vieux machins antiques ont tendance à afficher des tarifs non plus d’occasion mais de collection. Et clairement, le livre de base vendu entre 80 et 150€ (contre 189 francs en 1993) et des suppléments à 75 balles, faut pas se foutre du monde, ça ne les vaut pas.