La horde – Yannick Dahan et Benjamin Rocher

Un des rares films de zombies français, cocorico !… Cocoricouac, plutôt.

Affiche film La horde Yannick Dahan Benjamin Rocher 2010

Un flic se fait descendre dans une banlieue par un gang. La violence policière étant un sport national en France, ses collègues décident de le venger en organisant une expédition punitive. Sauf que des zombies – la fameuse horde – déboulent. D’où ils sortent n’est jamais expliqué, ils sont là, parce que c’est dans le scénario ou ce qui en tient lieu. Et voilà donc la volaille, les mauvais garçons et les civils d’un HLM unis comme les doigts de la main pour sortir de ce qui est autant un enfer pour eux que pour le spectateur.

À l’image du titre et de ses morts-vivants, le film comporte une horde de défauts. Le budget limité peut en expliquer certains mais pas justifier d’avoir foiré tous les fondamentaux.
C’est mal filmé, déjà, entre une réalisation brouillonne et un montage du même tonneau. Ensuite, c’est mal joué, la plupart des interprètes étant à côté de la plaque. Et surtout, c’est super mal écrit à tous les niveaux. Forcément que les acteurs sont à la ramasse vu ce qu’on leur a filé à jouer, à savoir de la daube. Les personnages se résument à des stéréotypes inconsistants et leurs dialogues, qui feraient passer Jean-Marie Bigard pour un apôtre de la finesse et de la poésie, sont à chier. En plus, on leur fait faire n’importe quoi n’importe comment, vu que l’histoire est tout aussi nase : y en a pas.
Le film ne raconte rien, et mal en prime, avec ses incohérences et trous dans la trame scénaristique, son rythme en dents de scie, son ton qui ne parvient jamais à se positionner entre une ambiance générale qui semble viser le sérieux et des tentatives foirées d’humour. Pas la peine de chercher non plus le moindre sous-texte, alors qu’une foule d’éléments s’y prêtaient, à commencer par le choix du contexte de la banlieue. On n’a in fine qu’une succession de saynètes juxtaposées, à peu près tous les passages obligés des films de zombies mais en moins bien, faute de pognon, de compétences et d’idées. La horde tient de la compilation de tout ce qu’on a déjà vu sur le sujet, un pot-pourri qui n’aura jamais si bien porté son nom.

Il y a pourtant quelques bons éléments. Je crois que c’est bien ça le pire… Parce qu’ils prouvent qu’il y avait moyen de mieux faire. Autant quand tout est à jeter, bon… Mais là, de temps à autre, une fulgurance, une scène qui fonctionne, même un personnage qui sort du lot (le vétéran d’Indochine interprété par Yves Pignot, le seul à ne pas jouer comme une savate). Y avait moyen de livrer quelque chose de bien barré, bourré de folie et de recul sur le genre. Mais non, du basique, bourrin entre deux longueurs, sans originalité, sans déconstruction des codes du genre balancés au premier degré.
Au moins, La horde mérite sa place dans le cinéma français : les œuvres de genre sont capables de se hisser au même non-niveau d’intérêt que les films d’auteur abscons et les comédies pouet-pouet débiloïdes. Bienvenue à bord !

Publié le Catégories Chroniques ciné

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *