Conseils pour lancer son blog (2)
Les outils
Hier je mentionnais en passant les compétences, on y arrive. Avant de te lancer dans la jungle blogosphérique, commence par dresser l’inventaire de tes outils.
Passons sur les évidences pratiques – un ordinateur ou assimilé et une connexion Internet, indispensables – et attaquons-nous au théorique. Savoir lire est un minimum… encore qu’un analphabète pourrait dicter à un scribe 2.0 des chroniques de livres audio. Tout est possible au pays d’Internet.
Une bonne maîtrise du français, minimum aussi (ainsi qu’un dico et une grammaire). L’idée, c’est de transmettre un message – ce que tu as pensé de tel livre. Si tu ne sais pas aligner trois mots clairs et propres, personne ne comprendra ce que tu racontes et tu ne feras rien passer du tout, sauf du temps (perdu) pour tes lecteurs.
Le reste, ça dépend de ce que tu as sous le coude. Si tu touches en vidéo, photo, Photoshop, dessin, sers-t’en pour illustrer tes posts. Mets à profit ce que tu as appris à travers tes études, ton taf, tes loisirs, tes centres d’intérêt, ta vie… Je ne vais pas dresser une liste des outils nécessaires pour lancer un blog, elle n’aurait pas grand sens : tout être indispensable ou superflu. Les talents les plus improbables peuvent avoir leur utilité, même la poterie ou le saut en parachute (ouvre chaque chronique avec une photo du bouquin prise à 4000 m d’altitude, effet garanti).
Tu te dis peut-être que tu n’as rien de tout ça en stock. C’est faux. Si tu en à vouloir ouvrir un blog, on peut supposer que tu as assez lu pour disposer d’une bonne culture littéraire. Par culture littéraire, j’entends au sens très large, pas juste la littérature classique.
Dès lors que tu connais ton sujet, c’est suffisant.
Après, c’est sûr que tu pars moins les mains vides si tu es issu des métiers du livre, de l’informatique, du rédactionnel, des sciences humaines, etc. Mais rien d’indispensable. Quand tu regarde les sites persos, forums ou chaînes sur n’importe quel sujet, leurs créateurs viennent de partout, les trois quarts du temps d’une sphère qui n’a pas grand rapport.
Ce qu’il te manque, tu démarres sans et tu apprends sur le tas, suffit de s’y mettre. Le oueb n’est pas qu’une gigantesque base de données sur la bêtise humaine et la pornographie. On y trouve aussi bien les informations dont on a besoin que des gens prêts à enseigner ce qu’ils savent juste pour le plaisir de partager. La moitié du savoir-faire dont je disposais au lancement d’Un K à part (Photoshop, WordPress, langages de prog) vient de là, à coups de tutos sur ceci cela. Y a qu’à se baisser pour ramasser de la connaissance par pleines brassées.
Tout s’apprend, question d’entraînement et de travail. Comme les auteurs qu’on lit en fait. Discute avec eux cinq minutes en salon, tous ceux qui sont un peu sérieux te diront la même chose qu’un péon de Warcraft : du travail, encore du travail. Affûter son regard critique et son analyse, exprimer son ressenti, affiner son écriture, trouver son style, y a pas de magie là-dedans, rien que du boulot. Idem pour la partie technique. Une part de talent ? Aucune idée. De toute façon, tu peux avoir le génie que tu veux, sans taf derrière, tu n’iras nulle part.
A l’arrivée, je crois que les meilleurs outils sont encore ceux qu’on a dans la tête. Débrouillardise, curiosité, envie d’apprendre, motivation… le reste suit assez vite.
Mon cas à moi je : à la base j’ai suivi un cursus littéraire lettres-histoire, avant de me réorienter vers l’informatique (pour une bonne part en auto-formation). J’ai donc monté Un K à part avec pas mal d’outils à disposition : culture générale encyclopédique, outils analytiques des textes, maîtrise de Photoshop et des langages de programmation web. Là-dessus, tu ajoutes un long passé sur les Internets qui remonte bien au-delà de la courte existence de ce blog (avant Un K à part, j’ai géré deux sites persos, un forum, un blog sur le ciné et un autre sur la culture japonaise). Bref je connais bien Internet, son fonctionnement, son évolution et son public (ses publics, plutôt). Enfin, avant de lancer le blog, je grenouillais dans les salons littéraires depuis six ans. J’avais aussi pas mal étudié les blogs littéraires à partir du moment où l’envie de lancer le mien avait commencé à pointer le bout du nez.
Tout mis bout à bout, ça fait beaucoup et, faut être honnête, c’est clair que ça aide pour ouvrir un blog littéraire. Je peux gérer n’importe quel aspect du blog à n’importe quel niveau, depuis la mise en place technique aux envolées analytico-stylistiques en passant par la conception du design.
Cela dit, on peut faire sans, on a tous été débutants avec rien dans la musette. Mon premier site lancé en 2004 portait sur le cinéma, je suis parti les mains dans les poches avec ma bite et mon couteau (deux accessoires pas très utiles dans le domaine concerné). Néophyte sur le Net, aucune compétence technique à part des bases en html apprises auprès d’un pote, rien dans mon cursus ou mon taf qui soit lié au cinoche de près ou de loin. J’étais farpaitement ignare sur pas mal de points techniques (le cadrage, les focales…). Tout ce que j’avais sur le sujet, c’était une tonne de films vus et l’envie d’en parler. Il n’en faut pas plus.
Le reste, j’ai appris en allant, au gré des opportunités, des besoins, des envies, des évolutions que j’avais envie d’apporter à tel ou tel projet, des rencontres sur tel ou tel forum…
Pas de miracle, le bagage que j’avais en démarrant ce blog-ci est le fruit d’années d’apprentissage et de pratique. Si je ne l’avais pas eu entre les pattes, j’aurais quand même lancé le blog, pis derrière j’aurais appris.
0) Préambule
1) Pourquoi un blog ?
2) Les outils
3) Les contraintes
4) Le concept et la ligne éditoriale
5) La structure
6) Un nom qui claque
7) Le choix dans la date
8) La plateforme et l’hébergement
9) Le mail et le contact
10) Un design qui pète (mais pas trop)
11) Les publications
12) Améliorer son référencement
13) Travailler ses réseaux
14) Gagner de l’argent ?
15) Le service presse (SP)
Savoir écrire… Respecter le français en fait, c’est un minimum et la base pour ma part pour un blog littéraire (limite ça coule de source, j’ai envie de dire). Il y a toujours des fautes d’orthographes, des erreurs grammaticales, etc… nul n’est parfait mais du moment qu’il a cette base, je suis assez d’accord que l’ensemble passera.
Une bonne analyse des besoins en tous cas ! 🙂
C’est clair qu’en termes de bases pures, faut juste connaître son sujet et savoir s’exprimer. Un fond propre et qui se tient permet, comme tu dis, de faire passer l’ensemble. Le reste, c’est du bonus (et du taf).
Beaucoup de taf…