Avant de partir pour une chasse au trésor sur fond de guerre de Sécession (comme dans Le bon, la brute et le truand), tu commences par recruter une bande de fumiers (comme dans Les douze salopards), au nombre de sept (comme dans Les sept mercenaires), chacun avec sa spécialité (comme dans Mission Impossible) pour récupérer le magot. À la tête de l’équipe, tu nommes un sosie de Dolph Lundgren (avec sa tête de maintenant, pas celle qu’il avait à l’époque à 10 ans) qui a comme mission dans la mission de se débarraser des sbires sous ses ordres pour que l’opération ne laisse pas de traces (pis ça facilite le partage du magot de tout garder pour soi).
Alors, ce western d’Enzo G. Castellari sorti en 1968 n’a rien de bien original, on l’aura compris, mais à défaut d’être un grand film, il propose un bon divertissement. C’est déjà pas mal.
On est vite mis dans le bain de cette chasse au trésor. L’équipe des sept mercenaires se compose des pires gibiers de potence et leur mission se veut ultra secrète au point que leur commanditaire niera toute implication s’il se font prendre. Ne manque que le message qui s’autodétruit… Enfin, non, il manque d’autres choses, comme une construction des personnages, qui manquent d’épaisseur. La galerie de trognes improbables se résume à une collection de fonctions dans l’équipe (le traître, le dynamiteur, l’Indien as du couteau, le gros bras à la force herculéenne…). C’est ce qui plante le film, en tout cas le tire vers bas àun niveau honnête sans plus. Il aurait fallu jouer là-dessus, puisque c’était mort sur le reste. Le scénar ne contient que du classique, du piqué ailleurs et du prévisible. Entre la chasse au trésor, les emprunts à tout ce qui a marché à l’écran dans les années précédentes, les trahisons et retournements de veste attendus, rien qu’on n’ait déjà vu, rien qui surprenne.
À défaut d’inventivité, l’action ne comporte aucun temps mort, mais c’est dû en partie à l’allongement des scènes de bagarres et de fusillades pour meubler l’intrigue famélique. Toutes les bastons se font à grands coups de poing bien sonores dignes de Tex Avery.
Au rang des qualités, la mise en scène, la photographie, la musique et les décors sont soignés, les paysages ont de la gueule et sont bien mis en valeur, le tout donnant une certaine classe au film. Sans atteindre Leone, Castellari offre ici une production très honorable, surtout en regard d’autres spaghetti italiens au rabais, nombreux à l’époque (y compris dans sa propre filmo). Du beau boulot au plan visuel, on en regrettera d’autant que l’écriture ne soit pas du même niveau.
Les acteurs quant à eux se montrent aussi impliqués que leurs personnages sont développés, c’est donc assez moyen de ce côté. Chuck Connors, croisement improbable de Dolph Lundgren et Henri Fonda, a le mérite de nous prouver que son dentiste est un cador puisqu’il affiche en permanence un sourire ravageur d’une blancheur étincelante qui n’est pas sans rappeler celui de Burt Lancaster dans Vera Cruz, le charisme en moins.
Sans être un chef-d’œuvre, Tuez-les tous… et revenez seul ! reste tout de même une série B qui se laisse regarder en faisant le taf niveau divertissement si on aime l’action tous azimuts.