That’s a long way to hell – Marianne Stern

Couverture That's a long way to hell Marianne Stern Livr'S éditions

That’s a long way to hell
Marianne Stern

Livr’S

Un bouquin qu’on m’a offert au motif que dedans “il y a du hard rock et du heavy metal, ça va te plaire”. Ben non.

En lisant la quatrième et les premiers chapitres, j’ai pensé aux années 80 au point de croire qu’il avait été édité à cette époque reculée. Non plus.
Un contexte de joug communiste patronné par Moscou dans les années 2060 après une apocalypse nucléaire, on se croirait revenu aux grandes heures de l’anticipation des années 50-80. Le concept fonctionnait à l’époque et avait du sens par rapport au contexte de guerre froide. Aujourd’hui, il est daté de chez daté, pour ne pas dire périmé, vu que le bloc communiste et l’URSS se sont effondrés au début des années 90 (je rappelle pour info aux retardataires qui utilise encore le terme que la Russie ne s’appelle plus l’URSS depuis une trentaine d’années).
Le décor post-apo aurait quant à lui gagné à être davantage présent. S’il n’a pas vocation à constituer le cœur du sujet, là pour le coup, il se retrouve si peu exploité, si loin à l’arrière-plan qu’il ne sert à rien dans le roman, ce qui pose la question du bien-fondé de son existence.
L’histoire tourne autour de la trajectoire du protagoniste et de ses rêves de musique rock. Sauf que voilà, Hans a tout du personnage tête à claques et imbuvable auquel il est impossible de s’attacher et encore moins de s’identifier. Le rejet que suscite le Teuton turbulent est tel que suivre ses aventures rock’n roll donne tout son sens au titre : le supporter jusqu’à la dernière page est pour le lecteur un long, très long chemin, aussi désagréable que les pires tortures de l’enfer.
La trajectoire de Hans et de son groupe est classique : difficultés sociales, problèmes familiaux, musique comme moyen d’évasion et de rébellion, drogue et alcool avec tous les débordements qu’on peut imaginer derrière, tensions au sein d’un groupe de rock plein de fortes personnalités (trop en retrait dans le roman où Hans s’étale au détriment des autres protagonistes qui de ce fait peinent à exister). Un parcours crédible qui rappellera pas mal de grandes stars et de groupes phares de la musique qui secoue, ce qui est la grande qualité de ce roman, riche en références et documenté sur le sujet… et peut-être aussi un défaut, avec son air de déjà-vu qui croise le mal-être de Curt Cobain, les penchants alcoolisés de Guns N’ Roses, la pharmacopée des Rolling Stones et la violence de Sid Vicious.
Bref, pas un mauvais roman mais les choix d’écriture ne m’ont pas convaincu. J’aurais sans doute été davantage emballé dans un cadre historique années 60 qui aurait eu du sens niveau guerre froide, révolte de la jeunesse et bouillonnement musical autour du rock.

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