Sorti en 2009, Горячие новости en russe, Newsmakers à l’international, Raiders en “français” est un copier-coller raté du Breaking News de Johnnie To.
Le pitch : après une opération foirée bien comme il faut, les flics passent pour des glands aux yeux de l’opinion. Pour redorer leur image, ils décident de tout miser sur les relations publiques en conviant la presse à assister à leur nouvel assaut, organisé cette fois au poil de fion. En tout cas, en théorie, vu qu’en pratique, rien ne va se passer comme prévu, sans quoi il n’y aurait pas de film (et ce ne serait pas un mal).
Mon avis : si vous avez l’occasion de voir ce film, regardez-en plutôt un autre.
J’ai eu du mal à tenir jusqu’au bout. Jamais on ne croit une seconde à ce qui se passe à l’écran tant tout paraît artificel. On en retire l’impression que c’est juste pour faire semblant comme une bande de gosses jouant aux gendarmes et aux voleurs.
Si le but du film était de glorifier les forces, c’est raté. Si le but du film était d’amener une réflexion sur le poids de l’image et la manipulation de l’information, c’est raté. Ça se passe en Russie, je crois pas que critiquer le sujet là-bas soit une idée de génie si on tient à sa santé, donc c’est pas vraiment le sujet du film. Si le but du film était d’évoquer le poids des médias, ben pareil. Vu comment ils sont bridés par le pouvoir russe, leur poids, hein… Sinon, y a bien une vague critique de la télé-réalité sensationnaliste, mais elle doit occuper cinq minutes du métrage, autant dire qu’on ne risque pas un claquage au cerveau sur le versant thématique. Cette satire du pauvre est de toute façon plombée par son approche pseudo-comique soulignée par une musique débile au cas où on ne capterait pas que telle ou telle scène est censée être drôle.
À l’avenant du fond, inexistant, la forme est plate et la réalisation d’Anders Banke sans étincelles. Incohérences et temps morts se mêlent à la partie, histoire de bien enfoncer le clou du ratage. Des mecs qui sortent de nulle part sans qu’on sache pourquoi ni comment, d’autres qui se contentent de glander mais qu’on filme quand même parce que ça fait gagner du temps de film, des scènes de ci ou de ça qui ne racontent rien et ne font rien avancer. On ne compte plus les passages où il ne se passe à peu près rien.
Mais le pire reste le doublage. Pour un film qui dit traiter d’une guerre des nerfs, c’en est une de supporter ce qui est un des doublages les plus calamiteux qu’il m’ait été donné d’entendre (nanars et pornos inclus, c’est dire). On sent l’effort pour articuler et prononcer consciencieusement chaque réplique que les comédiens lisent avec application. La diction artificielle se double (sic) d’une incapacité à être en phase avec ce qu’on voit à l’écran. L’émotion ne passe pas, mal jouée qu’elle est, et ça s’entend. Les doubleurs rivalisent de manque de conviction, à moins que cette mollesse généralisée ne soit le fruit d’une distribution générale de Lexomil par un collègue facétieux qui aurait fait passer les comprimés pour des Smarties.
‘Fin voilà, tout mis bout à bout, c’est nase et il ne reste rien à sauver.