Absolument dé-bor-dée ! – Zoé Shepard

Absolument dé-bor-dée !
Zoé Shepard

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Ni fait ni à faire, Absolument dé-bor-dée ! est marrant deux minutes à tout casser.

À la base, un concept super original (ou pas) : traiter les dysfonctionnements de l’administration (ici la fonction publique territoriale) sur le ton de l’humour. Un titre de plus sur le créneau pour dénoncer des travers qui sont pour ainsi dire nés avec l’administration. Autant dire que la littérature sur le sujet est à l’image de Ian Fleming : il a Bond, elle abonde.
Rien de bien nouveau sous le soleil, que du réchauffé, soit une longue liste de clichés sur le fonctionnaire glandeur. Une réalité, certes, les concours administratifs servant pour beaucoup de plan B voire Z pour trouver une planque pépère après avoir échoué partout ailleurs. Mais réalité partielle. Les fonctionnaires qui font leurs heures et le taf, avec par-dessus le marché de la conscience professionnelle et le sens du service public, ça existe aussi. Mais on n’en parle jamais, parce que moins vendeur que les règlements de compte.
Parce que c’est ça, surtout, Absolument dé-bor-dée ! : du règlement de comptes. Avec les autres, tous ces collègues incapables qui se la coulent douce, au regard desquelles l’auteure passe pour l’employée modèle, consciencieuse, efficace, intelligente. “L’humour” cache à peine le mépris, la condescendance, l’arrogance et la suffisance. Comme dit le proverbe, au royaume des aveugles désignés coupables, les borgnes narcissiques sont rois.
Règlement de compte aussi avec soi-même d’une personne qui se serait sans doute vue plus à sa place dans la haute administration, à la Cour des comptes ou au Conseil d’État, et doit se contenter de la fonction publique territoriale comme si elle était synonyme d’échec professionnel.

Le résultat est un recueil mal écrit d’anecdotes déjà entendues mille fois, au mieux rigolotes à l’occasion, sans intérêt la plupart du temps. Jamais le bouquin ne dépasse le petit niveau du cliché pittoresque pour chercher à initier une réflexion sur des solutions. C’est tellement plus facile de pointer du doigt les problèmes en ricanant…

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