Conseils pour lancer son blog (3)

Conseils pour lancer son blog (3)
Les contraintes

Série de conseils pour ouvrir un blog

On arrive déjà aux choses qui fâchent, mais mieux vaut être prévenu d’emblée. Eh oui, gérer un blog n’est pas rose tous les jours.
Laissons de côté l’aspect technique qui se rappellera à ton bon souvenir à l’occasion, le plus souvent quand tu auras un article important à publier (bugs, hébergeur kaputt, connexion HS…). A part subir…
Si ça peut te rassurer, l’argent n’est pas un problème. Je développerai dans l’article sur l’hébergement, mais je peux déjà t’annoncer qu’au pire ça ne coûte pas lourd et qu’il existe beaucoup de solutions gratuites.
Je vois trois contraintes majeures : le temps, la patience et l’envie.

I – Le temps (rédaction, communication, promotion)

Grosse lapalissade, tenir un blog prend du temps.

a) La rédaction
Continuons sur les évidences, la lecture et la rédaction occupent le plus gros morceau. Aucun lutin ne viendra lire les bouquins ou pondre les chroniques pendant ton sommeil.
Sur la rédaction, je ne peux pas te donner de fourchette ni autre couvert, ça dépend de chaque bloggeur, son rythme de publication, sa vitesse d’écriture, ses idées, son format de chroniques, x variables très variables Ça dépend, point.
Je passe beaucoup de temps sur les chroniques, parce qu’elles sont longues, parce que j’apporte du soin au fond et à la forme, parce que je les relis un nombre incalculable de fois (pour corriger les fautes, vérifier la logique dans la progression de l’analyse, voir si les vannes fonctionnent…). Sans parler d’un éventuel temps de recherches pour étayer certains points (sur l’auteur, sa biblio, les thèmes du bouquin, des détails historiques, des influences…). Après, ça varie selon l’inspiration du moment, les idées qui me sont venues au cours de ma lecture ou qu’il faut traquer au moment de rédiger… Je peux y passer deux heures ou douze, en moyenne autour de quatre à six, moitié premier jet, moitié réécriture.
Quel que soit le temps que tu passes dessus, la rédaction doit représenter la part du lion. Quand je lis certains conseils sur l’art de mener son blog où il est surtout question de réseauter, affiner les stratégies de blogging, promouvoir le site, je me demande quand leurs auteurs trouvent le temps de parler de leurs lectures…

b) La communication
Là-dessus s’ajoute le temps annexe consacré aux réseaux sociaux, à répondre aux messages, commentaires et mails. Bref, toute la partie communauté et communication.
Au début, elle occupera à peu près zéro minute de ton temps. Pour éviter d’en perdre toi-même, inutile de guetter l’arrivée du premier commentaire sur le blog ou du premier like sur Facebook (ceux de ta mère ne comptent pas). De toute façon, tu auras autre chose à faire les premières semaines (comme rédiger des chroniques pour alimenter le contenu).
Quand les premières réactions vont commencer à fleurir, faudra gérer ta com’. Je dirais bien qu’il ne faut pas la négliger sous peine de passer pour un péteux qui se la joue star inaccessible, mais ce serait juste une question d’image, sans sincérité. Je pourrais aussi dire que tu dois prendre soin de ta communauté pour la fidéliser, mais là on tomberait dans la démago puisque la communauté en question serait assimilée à une part de marché à conserver.
Réponds tout simplement parce que les gens te parlent. Tu as pris le temps de pondre une chronique, des gens ont pris le temps de la lire, puis celui d’écrire un mot, donc tu prends le temps de leur répondre. Un échange, la démarche même d’un blog, est-il besoin de le rappeler.
Cas à part, les trolls, rageux et autres haters : direct poubelle. D’expérience, ça ne sert à rien de gaspiller du temps et de l’énergie avec ces gens-là.

A noter un détail qui n’en est pas un : que tu le veuilles ou non, il te faudra lire tous les commentaires.
Légalement, tu es considéré comme éditeur/directeur de publication de ton blog, donc responsable de tout ce qui s’y raconte, même si le propos émane d’un tiers. Si tu laisses passer des messages prohibées par la loi (diffamation, injure, apologie des crimes de guerre ou contre l’humanité, apologie du terrorisme, incitation à la discrimination et à la haine raciale, liste non exhaustive), la punition sera pour ta pomme. Dura lex sed lex.
Pour cette raison, quand tu procèderas aux réglages de ton blog, je te conseille la modération dite a priori (les commentaires ne sont publiés qu’après validation de ta part), ça évite de voir des saletés traîner en bas de tes posts.

c) La promotion
Je parlerai plus loin de la partie promotionnelle (conseils 12 et 13), qui peut prendre plus ou moins de temps selon ce qu’on est prêt à lui consacrer.
Ayant un problème éthique avec tout ce qui relève du mercantilisme – et la pub, même pour mon petit blog chéri, en fait partie –, je me contente du minimum syndical pour Un K à part.

II – La patience

Il va t’en falloir de pleines réserves. Au début, le temps que ton blog décolle, tu risques de trouver le temps long (oui, il y a une répétition dans cette phrase, je sais, merci). Surtout si, comme moi, tu ne fais pas ta pub ou à peine et qu’en plus tu pars de zéro, sans appui dans le milieu pour te propulser. La phase décollage sera alors trèèèèèèèèèès loooooooongue. Dans tous les cas, faut pas espérer une audience fulgurante à la manière de certains youtubers (et je parle de YouTube en général, pas juste des chaînes littéraires). Ne t’attends pas à être l’Antoine Daniel de la blogosphère (sauf si tu es Antoine Daniel).
C’est long, parfois tu te demanderas si tu es lu, à quoi ça sert tout ça, pourquoi les gens ne mettent rien en commentaire… Pour la dernière, c’est simple, compare le nombre de vues sur une vidéo YouYube au nombre de commentaires, idem avec le nombre d’inscrits sur un forum par rapport aux gens qui participent activement, et tu constateras que 80-90% des internautes appartiennent à la “majorité silencieuse”, invisible mais présente.
Faut être patient et d’une certaine manière n’en avoir rien à secouer. Certes, si tu publies des chroniques, c’est pour être lu un minimum. D’un autre côté, si tu les publies pour que les gens te noient sous le nombre de commentaires/visiteurs/abonnés/likes, tu t’es trompé de démarche. Ecris tes articles, sois patient, ne te décourage pas, détache-toi des retombées et des chiffres.

Les chiffres, tant qu’on en parle (en fait, je ne savais pas où les caser, alors hop c’est maintenant). Il existe un certain nombre d’outils statistiques (Google Analytics par exemple) pour relever les visiteurs, leur provenance, le temps passé sur le blog, les pages les plus vues…
Les chiffres valent ce qu’ils valent, rien de plus que des indicateurs liés à tel ou tel aspect spécifique. Leur intérêt est très relatif (chez moi, ça veut dire aucun). Si tu t’éclates sur ton blog, tu n’en auras rien à battre et tu auras bien raison.
Je n’ai aucune idée du nombre de visiteurs sur Un K à part et je fais tout pour éviter, je ne vise pas les “vues” et je ne tiens pas à tomber dans le piège de la rentabilité chiffrée. Je bosse en aveugle sans statistiques de fréquentation : vous êtes peut-être 10 à me lire ou 1 million, je n’en ai aucune idée… Je ne veux pas savoir d’où vient tel ou tel visiteur ni le temps que qu’il passe sur mon blog, ça ne me regarde pas, je considère que la navigation de chacun relève du privé. La page la plus vue, je veux encore moins savoir pour éviter la tentation de ressortir la même recette de chronique avec les mêmes vannes, le “qui marche” facile et répétitif. Tu l’auras compris, les chiffres, je m’en fous, parce qu’on a vite fait d’y attacher trop d’importance. Je suis blogueur, pas VRP.

Pour Un K à part, je ne saurais dire combien de temps la phase décollage a duré. Je pourrais dater sa fin avec mon premier service presse (trois mois – dont deux morts dus aux vacances d’été) ou de ma première engueulade avec un éditeur (même période). Quelque part, ça marque un poids (très relatif, hein, je n’en suis pas à m’imaginer que je fais la pluie et le beau temps dans l’édition). C’est une étape, tu franchis un cap. Mais bon, les éditeurs n’ont jamais été ma cible, dans tous les sens du mot (public-cible ou punching-ball). Je pourrais opter pour certaines dates liées à des chiffres comme x articles publiés, x abonnés à la page Facebook, x mois d’existence ou encore x visiteurs sur le blog. Sauf que les visiteurs, je l’ai dit, aucune idée de leur nombre, et les chiffres, hein… Je pourrais enfin choisir Envie de livres, mon premier partenariat officiel avec un salon du livre. Valorisant, mais j’allais déjà dans les salons tout seul comme un grand avant.
En fait, je n’en sais rien. Je prends le tout comme une phase globale avec autant d’étapes intermédiaires. Que l’une arrive avant ou après importe peu. Qu’elles arrivent tout court aussi d’ailleurs : elles n’ont jamais été des buts en soi, juste des conséquences du travail sur le blog. Mon seul objectif depuis un an était de lancer le blog, tester deux-trois choses que j’avais négligées dans mes sites précédents et parvenir à quelque chose qui tienne la route sans vouloir aller plus vite que la musique. Une ligne directrice – histoire de savoir à peu près où j’allais – mais sans rien de trop précis en termes d’attentes (partant du principe que moins on a d’attentes, moins elles risquent d’être déçues).
Aujourd’hui, je considère la phase démarrage comme finie. J’ai mon lectorat, pas énorme mais fidèle pour une bonne part d’après les retours publics ou privés. De plus en plus d’échanges via les commentaires, FB, mails ou MP, stimulants dans l’ensemble (et aussi quelques messages d’insultes, ça, y en a toujours). J’ai creusé mon petit trou, les fondations pour la suite sont posées.
Cette histoire de phases n’a rien de vital, c’est plus une approche personnelle. C’est juste qu’à un moment, tu te retournes, tu regardes le chemin parcouru et tu vois que ton bébé est installé et fonctionne. Après, à voir si tu restes sur une vitesse de croisière ou si tu t’aventures à étoffer le bousin avec des projets plus casse-gueule.

III – L’envie

On y revient. Eh oui, c’est aussi une contrainte, parce qu’elle est indispensable. Tout le temps. Quoi que tu fasses.
L’envie est à la fois le point de départ, le carburant et l’objectif.
En plus, il faut qu’elle reste intacte d’elle-même. Dès lors que tu dois la nourrir, c’est le signe qu’elle commence à s’étioler.
Si un truc t’emmerde, ne le fais pas. Ne te force jamais. Le jour où tu n’as pas envie, n’écris rien, ne publie rien. Ça se sent quand le texte est pondu à l’arrache ou par contrainte. Enfin une fois à l’occasion, ça passe, mais si tu en arrives à continuer ton blog juste par routine ou parce que tu te sens obligé, tu feras “de la merde” comme on dit en langage technique. Tôt ou tard, tes lecteurs s’en apercevront.
Si l’absence d’envie persiste, arrête, tout simplement. Ou fais une pause, même si on sait ce que ça veut dire. La pause en attendant que ça revienne… qui s’éternise… on reporte toujours le moment de s’y remettre… on passe à autre chose… et de facto, c’est l’arrêt définitif.

0) Préambule
1) Pourquoi un blog ?
2) Les outils
3) Les contraintes
4) Le concept et la ligne éditoriale
5) La structure
6) Un nom qui claque
7) Le choix dans la date
8) La plateforme et l’hébergement
9) Le mail et le contact
10) Un design qui pète (mais pas trop)
11) Les publications
12) Améliorer son référencement
13) Travailler ses réseaux
14) Gagner de l’argent ?
15) Le service presse (SP)

3 réflexions sur « Conseils pour lancer son blog (3) »

  1. Le temps et l’envie oui c’est certain.
    Je passe aussi beaucoup de temps à la rédaction et je suis aussi très mauvaise publicitaire ou autre moyen promotionnel, ce n’est pas mon truc du tout. Et tous comme toi, je me fiche royalement du nombre de vues ou autres du moment que l’article peut parler ou donner envie à une seule personne, pour moi c’est gagné !
    Il est vrai que certains blogs parlent de beaucoup de choses mais peu de lecture. Chacun son truc tu me diras.
    Merci pour cet intéressant article. ^^

  2. La promo sera au coeur des conseils 12-13, deux articles pour un truc que je ne fais quasiment pas. 😀
    Le contenu de qualité reste la meilleure pub. Vaut mieux passer du temps sur ce qu’on raconte plutôt que le claquer à faire sa promo ici et là… pour rien si on n’a pas de contenu potable à proposer derrière.

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