Vices et novices – Pitek

Vices et novices
Pitek
Éditions Rebecca Rils

Vices et novices est une série de bandes dessinées “érotiques” (en clair et sans guillemets de la BD pornographique) en deux tomes que l’on doit à Pitek. Dedans, on trouve du vice avec du bon gros porn BDSM et des novices au sens religieux (des nonnes, donc).

Couverture Vices et novices Pitek

Direction un couvent perché sur un piton rocheux au milieu de nulle part, comme dans Le couvent infernal. Pour les quelques cases d’extérieur, ambiance et décor font très Nom de la (feuille de) Rose. Différence notable (outre moins de moines et plus de nonnes), l’histoire ne se passe pas au XIVe siècle mais au XXXIe. Si le premier tome laisse entrevoir un futur cyberpunk (cf. la prothèse de l’inquisiteur sur la couverture), le second s’ouvre sur la date de 3042. Le contexte reste toutefois moyennageux avec “le retour de l’inquisition et de la tyrannie religieuse”.

L’histoire du premier volume s’inspire sans doute des sorcières de Salem. Pourquoi ? Parce que. Ben oui, si je te donne le point commun entre les deux, je spoile l’explication finale.
Disons qu’au début, il est question de possession démoniaque. Quatre nonnes perdent les pédales et sont retrouvées en train de se goder avec des crucifix et des cierges. Note bien que les cochonneries sont monnaie courante dans le couvent. Les sœurs portent un habit en latex, se ligotent, se bâillonnent, se punissent à coups de godemiché dans le fondement, pas de souci. Mais on ne déconne pas avec le matériel religieux. Là non, c’est de l’abus.
Là-dessus un inquisiteur débarque. Techniquement, c’est un exorciste qu’il aurait fallu, mais reconnaissons-le, on ne lit pas ce genre de BD pour sa précision de l’organigramme ecclésiastique. On veut du cul !
Bondage, suspension, gorge profonde, double pénétration, tout est bon pour extirper le démon des possédées. Ça bourrine comme sur un site de Kink (les abonnés à Sex and Submission savent de quoi je parle).

Rebelote dans le deuxième tome. On y apprend d’où viennent les appétits des nonnettes, anciennes prostituées converties. On découvre aussi que le couvent abrite un des derniers représentants de la gent masculine. Est-il besoin de préciser sa fonction de “bouche-trou” dans le couvent ?… Sauf que pas de bol, monsieur claque et voilà ces dames privées de baguette magique entre deux séances lesbiennes. Faute de queue, les donzelles perdent peu à peu la boule, jusqu’au jour où la sœur herboriste crée une potion qui change son cobaye en… en moinonne (?). Une religieuse avec une bite. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes (enfin, le meilleur des mondes sous l’emprise du fanatisme religieux) si la situation ne partait pas en sucette, dans tous les sens du mots.
Comme dans le précédent opus, on retrouve l’atmosphère latex et punition. Ça lesbianise à fond de train et se gode-ceinture à fond d’arrière-train. Bref, tout ce qu’on aime.

Du même Pitek, j’avais lu Poupée (3 tomes), une mouture à géométrie variable. Avec Vices et novices, je n’ai pas été déçu, on en a pour son argent. C’est le genre de graphisme que j’aime bien, fouillé comme un intestin à la Fistinière, même si certains motifs sentent fort le numérique (i.e. les tatouages dans le volume 2). Le rôliste que je suis a aussi apprécié pour le côté Stella Inquisitorius en version X, tandis que le khâgneux a retrouvé quelque chose de La religieuse de Diderot.
À réserver à un public “averti”, comme on dit, amateur de thématiques pas catholiques, de combo corset-ballet boots, de BDSM, de tribadisme, bref de tout ce que la morale réprouve (à tort).

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