Critiques express (4) Squelettes dans le placard

Entre Halloween, le Jour des Défunts, la Fête des Morts et l’Armistice, on reste dans la thématique de cette période vive la vie (et les majuscules). Au menu du jour : Préhistoire, archéologie, Elephant Man, des os à ronger… pas toujours très garnis…
Mandoline vs Neandertal (Jean-Christophe Macquet)
Histoire d’os (Howard Waldrop)
Michael Jackson, Non autorisé (Christopher Andersen)

Couverture Luc Mandoline vs Neandertal Jean-Christophe Macquet L'Atelier Mosésu collection l'embaumeur

Mandoline vs Neandertal
Jean-Christophe Macquet
L’Atelier Mosésu

Citation pour la route : “Qualifier de “croupe callipyge” cette partie superbement charnue de son anatomie se justifiait pleinement. Je n’ignorais pas que l’expression, issue du grec ancien, signifiait “belles fesses” et évoquait une statue de la déesse Aphrodite admirant son joli derrière en regardant au-dessus de son épaule. Une légende rapportait également le culte des fesses de la divinité honorée à Syracuse, dans un temple fondé par un duo de soeurs qui possédaient, dit-on, les deux plus jolis petits culs de Sicile.”
Un Embaumeur que j’attendais depuis le mois de mars, dans lequel j’avais placé pas mal d’attentes… et qui m’a déçu, chose rare pour un Mosésu.
À partir d’une excellente idée de départ qui mêle Préhistoire (Neandertal, on s’en doute), Histoire (les cagots) et polar, Macquet s’embarque dans une intrigue classique qui n’exploite pas à fond le vs Neandertal. J’ai trouvé le rythme assez mou pour un Embaumeur et le style très lourd (foire aux adverbes en -ment comme s’il en pleuvait, rédhibitoire quand on me connaît).
J’avais adoré d’autres volumes des aventures de l’Embaumeur (Concerto en lingots d’os de Claude Vasseur, Anvers et Damnation de Maxime Gillio et Le Label N de Jess Kaan), mais là je reste sur ma faim. Snif.

Couverture Histoire d'os Howard Waldrop Folio SF
“Prend-Son-Temps, celui qui façonnait des pipes pour toute la tribu, n’avait, lui, pas le droit de fumer. C’était une prescription religieuse.”

Histoire d’os
Howard Waldrop
Folio SF

Au XXIe siècle, des militaires sont catapultés dans le passé. L’opération foire : au lieu de débarquer en 1930, ils atterrissent en Amérique on ne sait pas quand (entre le XIe et le XVe à vue de pif). En 1929, des archéologues retrouvent des restes qu’on suppose être les leurs.
En fait, le problème de ce bouquin, c’est qu’on suppose beaucoup et qu’on ne sait rien. À alterner trois points de vue – archéologues, groupe de soldats et un autre gus à part qui à perdu son unité –, on survole l’ensemble sans s’attacher à grand monde. Dans la foulée, l’auteur s’embarque dans une uchronie qui, par un fait étrange touche le passé (christianisme inconnu, commerce des Vikings avec les peuples amérindiens…) mais pas le “présent” (le 1929 présenté ressemble comme deux gouttes d’eau au nôtre).
À l’arrivée, sur trois trames narratives, deux sont sous-exploitées donc d’un intérêt très relatif (les militaires et les archéologues). On s’y ennuie beaucoup. La trame du soldat isolé accroche un peu mieux mais n’exploite rien d’une uchronie qu’elle esquisse à peine.
Un roman qui suscite beaucoup de questions sans apporter de réponses, qui s’éparpille pour ne mener nulle part.
Dans le même esprit uchronique, j’ai de loin préféré Le dernier jour de la Création de Wolfgang Jeschke.

Couverture Michael Jackson Non autorisé Christopher Andersen Belfond

Michael Jackson, Non autorisé
Christopher Andersen
Belfond

“L’univers du show business international est depuis les années quatre-vingt dominé par une figure légendaire, qui soulève autant d’interrogations qu’elle provoque d’enthousiasme. La personnalité secrète de Michael Jackson, l’extraordinaire personnage qu’il s’est composé au fil des années ont fait couler beaucoup d’encre et alimenté les rumeurs les plus folles, du rachat des os d’Elephant Man au mystère du caisson hyperbare en passant par les opérations de chirurgie esthétique, le domaine magique de Neverland, les rapports de Jackson avec la Mafia – et avec les femmes…”
La quatrième de couverture résume bien les enjeux (sic) de ce bouquin.
L’étude de la personnalité “secrète” situe le niveau quelque part entre Closer et Voici.
La pléthore d’adjectifs hyperboliques (“légendaire”, “extraordinaire”) augure d’un sens de la mesure qui n’apparaît nulle part en 360 pages. On n’en dira pas autant des lieux communs : ce bouquin est une mine d’expressions toutes faites, un Eldorado du style à deux ronds cinquante.

Michael Jackson CD You are not alone

Sur le fond, pas mieux, les contes d’Andersen ne portent que sur les délires et dérapages de la star. Ok, y a de la matière, mais le bonhomme Jackson ne se limite pas qu’à ses travers, il était vaguement artiste à ses heures perdues. Pour une biographie qui se veut rigoureuse et objective, on est loin du compte : une charge très subjective qui se base sur ce qui l’arrange et évacue le reste.
“Entre deux adultères, Joe abusait de Michael tant physiquement que mentalement, forçait ses fils à se produire dans de sordides boîtes de strip-tease et – après le contrat avec Motown – les poussait impitoyablement à enregistrer et à tourner.” Citation sordide, enfance sordide, livre sordide.

Michael Jackson Mozart Flûte enchantée Karajan Deutsche Grammophon par Un K à part
Bientôt dans les bacs et sur toutes les lèvres, un grand tube !
Publié le Catégories Critiques express

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