Chroniques de livres, avis, critique, analyse, avec une bonne dose d’humour par-dessus. Les romans de littérature de genre (fantasy, fantastique, science-fiction, polar) se taillent la part du lion, mais j’aime aussi varier les plaisirs, les genres (Japon, histoire, politique, romance, jeunesse, vieux classiques), les formats (nouvelle, essai, BD, jeu de rôle).
Un homme qui dort ou les méditations d’un solitaire, qui se détache de tout jusqu’à n’avoir plus goût à rien, dans un voyage intérieur vers l’indifférence absolue.
Après Kroc le Bô et en attendant Lorette & Harpye, on continue le voyage au pays de la nostalgie et des petites BD humoristiques parues dans les magazines de jeux de rôle.
Le mot “secret” m’a toujours fait rigoler. Surtout dans les contextes où il n’a aucune espèce de sens. Comme quand la presse te balance un article sur un “accord secret”. Si c’est dans le journal et que tout le monde est au courant, c’est plus trop secret, hein. Ou alors la définition du terme a changé, elle aussi en secret, mais un vrai pour le coup, vu que dans le dico il est toujours question de quelque chose de caché et d’inconnu. Les “livres secrets”, même combat. Y a de quoi avoir de gros doutes sur la préservation d’un secret disponible en librairie et accessible au public. M’enfin, c’est le genre de titre qui fait vendre, surtout si tu repasses une couche en quatrième de couv’ avec du “mystérieux”, des “révélations”ou tout autre vocable racoleur et pseudo-sulfureux pioché dans le champ sémantique de la presse people. Le pire, c’est que ça marche…. et en dit long sur le niveau et la maturité intellectuels de la majeure partie du lectorat. S’il reste à ce jour des gens pour croire que la lecture ouvre l’esprit et rend intelligent, on ne peut plus rien pour vous. Mais on vantera les mérites de l’euthanasie une autre fois. Aujourd’hui, on va parler sorcellerie, c’est parti pour une chronique secrète !
Le livre secret des sorcières Katherine Quenot Albin Michel
Après les Mérovingiens, Patrick McSpare poursuit son bonhomme de chemin historique et s’attaque à la dynastie suivante, celle des Carolingiens, avec Le testament de Charlemagne. Si deux les romans sont indépendants et ne constituent pas une série au sens canonique du terme, ils n’en forment pas moins à leur façon un diptyque où se mêlent Histoire et esprit d’aventure. L’Histoire avec un grand H, on la connaît. Mais tout ce qui s’est passé derrière, en douce, à l’abri du regard de l’historien, reste un mystère propice à toutes les inventions romanesques pour remplir les blancs, un domaine dans lequel McSpare excelle, même s’il n’a aucun lien de parenté avec le célèbre tableur. Ce que j’avais appelé l’écriture “en creux” dans mon papier sur Comtesse Bathory, “là où les sources font défaut, là où la trame chronologique est pleine de trous, c’est-à-dire là où l’imagination prend le relais”, dixit le gars moi-même qui n’a honte de rien, ni de s’auto-citer, ni de parler de lui à la troisième personne. Mais on n’est pas là pour parler de mon ego, revenons-en à notre bon vieux Karolus Magnus, l’empereur à la barbe fleurie qui a inventé l’école, au détail près qu’il n’avait pas de poil au menton et que l’institution scolaire ne l’avait pas attendue pour naître. Or donc, ouvrons ce fameux testament pour découvrir si le colonel Moutarde va hériter de l’Austrasie avec le chandelier dans la bibliothèque ou s’il se fera carotter avec la vaseline dans le fondement.
Le testament de Charlemagne Patrick McSpare Bragelonne
T.1 Bible Black La Noche de Walpurgis -闇の聖書- T.2 The Bible Black Visual Art Works Sei Shoujo Kasakura publishing / Core Magazine
Il existe deux artbooks dédiés à Bible Black. Le premier, de son nom complet en VO バイブルブラック -闇の聖書- ゲーム&アニメーション公式設定資料集, paru en 2002, concerne le jeu vidéo originel et son adaptation en anime. Le second, sorti en 2009 et intitulé The Bible Black Visual Art Works (VO : バイブルブラック ビジュアルアートワークス) passe en revue l’ensemble des différents volets de la série d’animation. Qu’en dire ? C’est plein de dessins et croquis réalisés par Sei Shoujo, c’est joli, c’est gadget. J’ai une préférence pour le premier qui est très riche dans son graphisme et sa mise en page, là où le second est beaucoup plus épuré et se limite pour l’essentiel à enchaîner les planches avec tel ou tel personnage sur un fond blanc, donc d’une pauvreté abyssale. Et on a fait le tour du sujet, comme toujours avec les artbooks. On va quand même profiter de l’occasion pour développer un peu autour de l’univers Bible Black.